Vendredi dernier, j’ai vu un spectacle de musique. Une foule aussi, constituée de toutes sortes de gens et d’un chanteur, Peter Peter.

Leçons pour incompris

Vendredi dernier, j’ai vu un spectacle de musique. Une foule aussi, constituée de toutes sortes de gens et d’un chanteur, Peter Peter. Comme tout le monde, nous l’avons vu, ou du moins, nous en avons entendu parler. Je ne parle pas ici de Felix Baumgartner ni même du mouvement étudiant, non, je parle d’un sujet bien plus ontologique qui nous rassemble et qui nous sépare depuis toujours. Ce que certains croiront ne jamais trouver et ce que d’autres s’obstineront à ne jamais vouloir laisser partir : l’amour, dans sa plus simple expression. Pourquoi il nous investit, nous hante (d’une bonne ou d’une mauvaise façon ) et nous anéantit un jour ou l’autre ? Le phénomène est-il générationnel ? Avons-nous instauré le culte de l’immédiat aussi à nos valeurs sentimentales ? Nous aurions pu nous poser une liste quasi inter- minable de questions sans jamais y trouver de réponse, mais chacun de nous préfé- rions nous laisser porter par la musique. Car après tout, à quoi bon. Depuis je ne sais trop quand, mais cela fait longtemps, l’homme doit affronter l’amour de toutes sortes de façons. Certaines sociétés se sont tournées vers la religion pour circonscrire leurs émotions, d’autres ont simplement laissé aller les choses, et nous aujourd’hui, toujours aussi incapable de le gérer, gâchons presque toujours tout. Mais le problème réside peut-être dans la conception que nous avons du phénomène. Nous le traitons, l’amour, comme une problématique que l’on cherche à résoudre, alors qu’il s’agit en fait d’un élément primordial de la vie qu’on ne pourra ja- mais véritablement contrôler, et c’est cela qui nous dépasse. Les chansons continuaient de s’enchaîner et notre ré- flexion collective sur l’amour fleurissait, ça se sentait. Aujourd’hui je fredonne encore Tergiverse, en me disant que cette conception bien personnelle que je vous trans- mets ne permettra peut-être à personne de le comprendre, mais une chose est sûre, c’est qu’un jour ou l’autre, ça vous rattrape, vous investit, vous hante, vous anéantit et vous finissez par vous retrouver dans un spectacle de musique, entouré d’une foule de gens et d’un chanteur.

Vous comprenez que vous n’êtes pas seul.

Hubert Gaudreau

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