La semaine de lâche

La semaine dernière c’était la relâche. Honnêtement, on s’entend tu que c’est de la fausse représentation ce concept-là? La seule chose que les étudiants ont le droit de relâcher c’est des flatulences de nervosité post-examens. Je m’étais fait une liste de choses à faire pis une liste de choses à ne pas faire. Devine laquelle j’ai suivie à la lettre.

J’étais pourtant de très bonne foi, mais avec un peu de recul je pense qu’il s’est produit le phénomène du téléphone arabe avec mes intentions. Dans l’ordre, ça a donné ça : étudier sagement sur la table du salon; essayer une recette de muffins aux champignons; entamer des démarches pour changer de nom; regarder pousser la moustache d’un beau grand blond; constater que tous les maires ont un point en commun avec Napoléon; aller sur un lac pollué faire un tour de ponton; organiser un concours international des pires photos de chatons; me venger de mon coloc en peinturant sa chambre rose saumon; supprimer de mon Facebook tous ceux qui on liké la page de Céline Dion; avouer à ma mère que j’ai jamais su c’est quoi un potiron; aller au Zoo de Granby voler des animaux en voie d’extinction; ne surtout pas boire de sangria cheap dans un verre en carton; m’obstiner avec une fille pour pouvoir voter avec mon propre crayon; raconter tout ce que j’ai fait de ma semaine à mon journal intime, me relire le lendemain pis réaliser que j’ai un sérieux déficit d’attention.

J’imagine qu’il y a beaucoup d’étudiants dans ma situation. En tout cas on était pas mal à s’être garrochés au Costco dimanche matin pour acheter des caisses de café moulu en 1997 pour rattraper notre retard pis survivre jusqu’à la fin de la session. Une chance que ma grand-mère m’avait envoyé un beau chèque pour souligner tout le cœur et le sérieux que je mets dans mes études.

J’ai vraiment hâte aux vacances de Noël pour allumer le foyer avec mes notes de cours pis chiller avec tous les animaux exotiques que j’ai ramenés de Granby.

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