Guinée-Bissau : Une présidentielle placée sous le signe de la paix

Élections et scrutins

À l’approche de la présidentielle en Guinée-Bissau prévue ce dimanche, les acteurs bissau-guinéens un «véritable compromis avec la paix.»

Alexandra Guellil

Pour le bureau des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Guinée-Bissau, l’élection présidentielle du 18 mars serait « une condition sine qua non dans la consolidation de la paix et dans la défense de l’ ordre constitutionnel.» Dans un communiqué de presse, le directeur, Joseph Mutaboba demandait aux candidats ainsi qu’à leurs partisans respectifs de « continuer de s’abstenir de toute violence verbale ou physique qui puisse entraîner des tensions, ou bien de toute tentative de sabotage du processus électoral.»
Neuf candidats sont en lice à la présidentielle anticipée organisée pour remplacer le président Malam Bacaï Sanha, décédé le 9 janvier dernier. Suite à cela, le premier ministre actuel, Carlos Gomes Júnior, s’estimait comme «candidat naturel» à l’élection de son parti (PAIGC, NDLR). 
Même s’il est considéré comme «l’actuel homme fort du pays», Carlos Gomes Júnior, aura dû convaincre des segments entiers de son propre parti. Depuis les disparitions des anciens présidents, João Bernardo Vieira et Malam Bacaï Sanhá, Carlos Gomes Júnior a cessé d’avoir des adversaires de poids au sein du PAIGC. C’est en partie pour cela que ce dernier était si certain d’être favori.  
Une épreuve de stabilité
Le décès du président Malam Bacaï Sanhá a été une épreuve pour le pays qui a dû organiser dans la foulée une élection présidentielle anticipée. Les partis politiques ont dû gérer une concurrence avant tout entre eux-mêmes. 
L’opposition, elle, n’a pas hésité à utiliser les récentes tensions dans le pays ainsi que l’impuissance des autorités à pouvoir élucider les assassinats politiques survenus en 2009. Même si plusieurs soutiens ont été obtenus, notamment par l’Angola, le coup d’état avorté du 26 décembre 2011 a prouvé que les élus voulaient en finir avec le trafic de drogue et l’impunité. 
Pourtant, cette tentative de résistance a été considérée par de nombreux observateurs comme «encourageante.» Selon le dernier rapport d’International Crisis Group, daté du 23 janvier 2012 et consacré à la Guinée-Bissau, l’ONG estimait que le pays connaissait des turbulences politiques et militaires datant du 1er avril 2010, et qu’il était ainsi en phase de «stabilité relative qui est le résultat de compromis fragiles, incertains et très ambigus avec de nombreux défis politiques, militaires et judiciaires encore à venir.»
La Guinée-Bissau c’est : 
– 1 628 602 habitants prévus en juillet 2012
– 593 783 votants recensés en juin 2009
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