Quand on pense à l’Espagne, on s’imagine le soleil, les «corridas» et bien sûr, les «fiestas». Et avec raison…

La Tamborrada de San Sebastian

Les célébrations basques commencent dès minuit, place de la Constitución, au coeur de la vieille ville. Des «tamborreros» costumés en militaires du XIXe siècles et des cuisiniers accompagnent la fanfare principale avec leurs percussions. Ils entament un hymne connu de toute la foule. Celle-ci chante avec vigueur tout en suivant les rythmes du célèbre compositeur populaire, Raimundo Sarriegi. Ensuite, la «tamborrada» se met en route suivant la mélodie de «la marche de Saint Sébastien».

Les militaires rappellent l’époque napoléonienne, plus spécialement la résistance des alliés basques et français lors du siège de San Sebastian par l’armée anglaise. Les cuisiniers, quant à eux, évoquent la riche tradition culinaire de la ville.
Des gens de tous les âges sont présents, autant les vieux que les bambins et les jeunes adultes. D’ailleurs ces derniers ressemblent beaucoup à leurs vis-à-vis québécois. Ils sont là pour faire la fête sans soucis du lendemain. Le «calimocho», un mélange de Coca-Cola et de vin rouge, et la bière coulent à flots dans une ambiance très festive et amicale. Des milliers de personnes se retrouvent pour célébrer.

Les bars, cafés et tavernes ne ferment pas cette nuit là. Et des bars, il y en a… Tous les quatre mètres, il est possible de s’arrêter, de commander à boire et de manger les fameux «pintxos» (pinchos) du Pays basque. (Il peut d’ailleurs paraître étrange de prendre un verre à cinq heures du matin avec des gens dans la soixantaine.)

    Personne ne prend de pause durant plus de 24 heures. Les «tamborreros» continuent à marteler leurs tambours tout comme les cuisiniers frappent sans cesse leurs barils. Peu importe le lieu et l’heure, on entend les mélodies. Le jour, les adultes font place aux élèves qui paradent et font résonner leurs tambours. Ces enfants représentent leur école.

    Le soir, la fête reprend de plus belle. Il n’y a plus de gueules de bois ni de fatigue apparente, seulement que des gens souriants et des percussionnistes en bonne forme malgré tout. De retour à minuit, les «tamborreros» entament pour une dernière fois l’hymne de Donostia/San Sebastian. Mais ce n’est pas parce que la musique tire à sa fin que la fête en fait autant, bien au contraire…

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