À droite l’inconséquence

Capture photo, Impact Campus
Capture photo, Impact Campus

Mots-clés : être humain. Je cherchais une citation pour bien résumer l’essence de mon texte en utilisant cette magnifique banque de données qu’est Internet. Tout ça parce que je ne suis pas une encyclopédie sur deux pattes qui vous rapporte les dires de telle ou telle personnalité. Bref, j’étais à la recherche de cette citation pour résumer ce caractère humain qui nous définit si bien et qu’est la perfidie. Je voulais alors écrire au sujet de cette photographie qui a circulé sur les médias sociaux, montrant de jeunes enfants de garderie brandir des cartons rouges pour encourager le mouvement étudiant. Cette même photographie qui, bien que présentée hors contexte, montrait une scène à l’éthique douteuse et des plus choquantes pour les détracteurs du mouvement.

Mais en y réfléchissant bien, je me suis ravisé. Je ne pouvais écrire sur quelque chose de non pas banal, mais plutôt éclipsé par la réaction qu’il venait de générer. La droite québécoise s’enflammait démesurément, encore une fois.

Je ne peux pas dire que je m’oppose à une diversité d’idéologies et d’allégeances politiques, car c’est avec la pluralité des points de vue qu’on finit par bâtir un monde meilleur. Je n’ai donc rien contre la droite, car elle propose parfois d’intéressantes idées qui, au final, permettent la réflexion et même l’établissement de lois ou de projets de société pertinents et utiles. La droite, c’est comme l’ami un peu plate : si on l’écoutait toujours, on ne ferait jamais rien d’exaltant, mais parfois, il vous rappelle qu’il faut s’arrêter si on ne veut pas franchir le point de non-retour. En tous les cas, je ne peux la détester cette droite réfléchie, car elle aussi veut tendre à un monde meilleur, j’en suis persuadé.

Toujours est-il qu’il existe une autre forme de droite au Québec, la droite irréfléchie, l’appellerat-on ici. Cette droite trop émotive qui, au final, ne fait que se plaindre de tout et qui n’apporte aucun élément de réflexion, pire encore, qui semble ne pas vouloir faire de notre société quelque chose de bon. C’est cette droite néfaste qu’on voit ressurgir dans les commentaires haineux, racistes et vides de tout bon sens qui accompagnent la fameuse photographie des enfants aux carrés rouges. C’est cette droite perfide qui accuse la gauche de se servir d’enfants, mais qui se sert elle aussi de cette photographie pour s’offenser en commun en la diffusant à outrance. C’est cette droite aliénée qui fait une ombre démesurée au-dessus de l’entièreté du mouvement droitiste au Québec et qui fait honte à tous ces gens qui se sont battus pour unir l’humanité en abolissant le racisme, l’homophobie et en défendant les droits de la femme. Le raisonnement et le discernement semblent donc être des choses qui leur échappent et malheureusement, cette magnifique vitrine qu’est internet leur donne la possibilité de faire connaître à l’humanité tout entière leur insuffisance intellectuelle. Je leur dédie ainsi cette belle citation du chanteur et comédien français, Darry Cowl, qui peut-être leur permettra de s’adonner à l’activité humaine la plus profitable : la réflexion. « L’esprit humain est comme un parapluie : il marche mieux lorsqu’il est ouvert. »

Hubert Gaudreau

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