On observe depuis quelques années une prise de conscience générale à propos de ce que l’on met dans notre assiette. Nombreuses sont les campagnes de sensibilisation concernant l’alimentation. Il faut apporter de la variabilité dans nos plats, ne pas manger trop gras, manger régulièrement les portions de fruits et légumes recommandées en plus des produits laitiers, des aliments qui contiennent des protéines, des fibres, des minéraux et les acides aminés essentiels. Si l’on porte une telle attention à la question de la nutrition, c’est que l’on s’est rendu compte que mal manger y est pour beaucoup dans le développement de maladies comme le syndrome métabolique. Les personnes atteintes de telles maladies présentent souvent une prédisposition génétique. Mais porter les gènes n’est pas suffisant: le développement de la maladie requiert généralement l’interaction entre l’hérédité et les habitudes de vie, comme l’alimentation et l’activité physique.

Le syndrome métabolique, aussi désigné syndrome X, est une combinaison de plusieurs problèmes de santé qui résultent en un métabolisme corporel altéré. Un diagnostic positif est posé lorsqu’une personne regroupe trois composantes indiquant un mauvais métabolisme: un taux d’insuline très élevé dans le sang, une hypercholestérolémie et une tension artérielle élevée. Les personnes qui sont diagnostiquées avec ce syndrome ont des risques de développer des maladies graves comme le diabète de type 2, des troubles cardiovasculaires, des accidents vasculaires cérébraux et parfois même la dépression et l’anxiété.

Les légumineuses sont parmi les aliments dont on dit beaucoup de bien ces derniers temps. Lentilles, haricots, pois chiches et autres seraient, paraît-il, des ingrédients miraculeux qui feraient toute la différence. Ceux-ci fournissent un apport quotidien suffisant en protéines, en fibres et en énergie, et ne contiennent pas de mauvais gras, puisqu’ils sont d’origine végétale. Mais comme toute médaille a un revers, les légumineuses ne contiennent pas que de bonnes choses, par exemple l’acide phytique, qui les rend parfois très difficiles à digérer. C’est pourquoi il faut les tremper dans un milieu légèrement acide avant de les faire cuire.

Karine Gravel, étudiante à la maîtrise en nutrition à l’Université Laval, a mené une étude sur l’effet de la consommation régulière de légumineuses sur les composantes du syndrome métabolique. L’étude se déroulait chez des femmes qui avoisinaient la cinquantaine et qui présentaient deux des composantes du syndrome sans être diagnostiquées positives. Il s’agit d’une étude qui s’étend sur une durée de 16 semaines, durant lesquelles les participantes ont un repas à base de légumineuses 5 fois par semaine. Des prises sanguines sont effectuées régulièrement et des paramètres comme l’insulinémie et la cholestérolémie ont été mesurés. La tension artérielle et la masse grasse corporelle ont aussi été évaluées. Les données ont ensuite été comparées à celles d’un groupe témoin, constitué de femmes de la même tranche d’âge, mais qui n’ont pas bénéficiées d’un régime à base de légumineuses. «L’hypothèse de départ est que le fait de consommer régulièrement des légumineuses serait bénéfique pour les paramètres physiologiques des participantes», explique Karine Gravel.

Les données recueillies ne sont pas concluantes. En effet, il ne semble pas y avoir de différences significatives entre les données du groupe témoin et celles du groupe qui a consommé des légumineuses. «Il est certain que les légumineuses constituent un nutriment très sain, ajoute Mme Gravel, mais en consommer régulièrement n’est pas suffisant pour réduire les risques de développer le syndrome métabolique.» Il est évident que la solution pour une maladie multifactorielle, comme celle-ci, ne réside pas dans un aliment. Pour garder un corps sain, il faut faire de l’exercice, varier l’alimentation et se faire plaisir à l’occasion, mais sans excès.

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