L’entraînement: une expérience mythique

Je me souviens de mes cours de psychologie sociale au cégep, dans lesquels mon professeur disait que l’effet de masse décrivait bien la démarche des Québécois en général. Mise en situation: vous êtes en face de Laurier Québec (anciennement Place Laurier, pour ceux et celles qui vivent dans le passé) et vous hésitez à traverser le boulevard. Vous avez entendu parler d’une certaine escouade policière spécialisée en contravention pour passages piétonniers illégaux. Malgré l’absence de circulation automobile, vous hésitez naïvement à traverser. Une jeune femme décide cependant d’avancer. Aussitôt que son pied se pose sur l’asphalte, la masse indécise entre en action. De ce fait, vous n’y pensez même plus et suivez le mouvement, telle une vulgaire fourmi…

Il serait difficile d’y résister, mais cette pression sociale est aussi omniprésente que prévisible. Elle ne se présente pas toujours sous forme visuelle. Elle peut aussi se dévoiler verbalement. Les mythes constituent mon premier exemple: les idées préconçues se propagent aussi aisément que la gastro. Certains mythes mériteraient effectivement la guillotine. Au cas où, la prochaine fois que vous irez vous entraîner un peu, un «Joe Connaissant» vous interpelle au moyen d’une phrase douteuse, voici quelques mythes démystifiés :

Mythe #1: No pain no gain.
Les efforts précèdent les résultats. C’est tout ce que vous devez savoir. Quoiqu’elle soit généralement inévitable lors des premières séances, la douleur post-entraînement n’est pas nécessaire à l’amélioration de la condition physique et mentale de la personne. Un entraînement modéré de courte durée apporte aussi son lot de bienfaits. Alors, comme le veut le dicton populaire: petit train va loin.

Mythe #2: À distance égale, on dépense autant d’énergie à marcher qu’à courir.
Tout dépend de la vitesse. À vitesse égale, la marche rapide pratiquée selon la technique olympienne induit une dépense énergétique plus importante que le jogging. Par contre, un sprint de 100 mètres requiert plus d’énergie qu’une marche légère pour la même distance parcourue.

Mythe #3: Mes redressements assis rendront mon ventre plat.
Effectivement, les abdominaux travaillent considérablement pendant un exercice de ce genre. Toutefois, vous ne perdrez pas nécessairement votre bédaine de bière en faisant seulement des redressements. Vous pourriez aussi bien brûler le gras contenu dans vos jambes.

Mythe #4: Pour être en santé, il faut être mince.
Un poids considéré comme «normal» réduit les possibilités de développer des maladies cardiovasculaires. Cependant, les personnes actives qui possèdent un surplus de poids présentent moins de risques de contracter des maladies cardiaques que les personnes minces mais sédentaires. Comme quoi la minceur ne fait pas foi de tout.

Mythe #5: S’hydrater pendant l’entraînement ralentit le système.
L’eau est nécessaire à la vie, ce n’est pas nouveau. Le sang est métaphoriquement l’essence de notre machine. Ce liquide vital est en très grande partie constitué d’eau. Pendant l’entraînement, le corps a besoin de se refroidir pour conserver sa température constante. Le prestone, remplacé par la sudation, permet de gérer l’échauffement corporel. L’eau que nous évacuons provient du sang. Si le sang s’assèche, il voyage moins bien dans les conduits, les réactions métaboliques se déroulent moins efficacement… Vous voyez la suite, je suppose. Evian, Dasani ou Robinet, c’est bon pour votre santé!

Sur ce, bonne fin de session «Joe Connaissant», et rappelle-toi que l’activité physique est une pilule concentrée beaucoup plus efficace que tu ne le penses!

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