La science sort des laboratoires

Le Lab-oratoire public s’érige peu à peu en tradition. Son but est de rassembler des jeunes chercheurs de différents horizons qui vulgarisent leurs recherches scientifiques pour communiquer avec le grand public. Cette année, 37 étudiants chercheurs figurent sur la liste des finalistes, regroupés en 25 équipes individuelles et collectives. L’Université Laval, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) de l’Université du Québec, l’Université Victor Segalen Bordeaux 2 (France) et la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux (Belgique) étaient représentés.

Munis de leur plus radieux sourire, les étudiants chercheurs ont accueilli le grand public et lui ont expliqué leurs recherches. Les projets sont classés selon trois catégories: Sciences sociales, arts et lettres; Sciences et génie; Sciences agroalimentaires et sciences de la santé. Parmi les projets qui ont retenu l’attention du public dans la catégorie Sciences sociales, arts et lettre, il y a celui de Xavier Pérez, étudiant au doctorat en sciences de l’éducation à l’Université de Bordeaux 2. Il s’agit d’une démarche de promotion de la recherche francophone, qui consiste à mettre en place le premier magazine gratuit, Continents du savoir, pour promouvoir la langue française dans le monde de la recherche. «Le projet est encore en cours d’élaboration, mais bon nombre de sponsors sont intéressés», explique Xavier Pérez.

Dans la catégorie Sciences et génie, une recherche assez particulière a fait parler d’elle par les visiteurs. Il s’agit du projet de Josée-Anne Majeau et Jean-Philippe Chenel, étudiants au doctorat en sciences de l’eau à l’INRS-Université du Québec. Dans le cadre de leurs études, ils s’intéressent à ce qui rebute généralement le commun des mortels: les eaux usées et les boues d’épuration. Plus précisément, ils s’intéressent aux microorganismes qui s’y trouvent. Dans ces boues, il est possible de cultiver des champignons non pathogènes qui produisent des enzymes dépolluantes pouvant servir à décontaminer l’environnement. «Les gens ne se rendent généralement pas compte à quel point les déchets qu’ils laissent derrière eux peuvent être riches», précise Josée-Anne Majeau.

Dans la catégorie Sciences agroalimentaires et sciences de la santé, l’exposition de Amélie Desmarais, étudiante à la maîtrise en sciences et technologie des aliments à l’Université Laval, a attiré beaucoup de curieux. Faisant saliver avec une table ornée de frites, de pogos, de poulet frit et d’autres délices, elle prévient et sensibilise le public aux dangers des gras trans dans les huiles de fritures, tout en lui proposant des pommes. Il ne faut pas oublier que les gras trans peuvent causer divers problèmes graves de santé.

Les gagnants
Pour couronner l’événement, trois prix par catégorie ont été remis, ainsi qu’un prix du public. Dans la catégorie Sciences sociales, arts et lettres, le premier prix a été remis à Pierre Rondier, pour ses travaux sur les indicateurs urbains, un outil innovateur d’aide à la prise de décision. Deux équipes sont arrivées
ex aequo à la deuxième position: Frédéric Dumont et Sébastien Fournier, pour leurs travaux sur le stress néonatal causé par la séparation d’un bébé et de ses parents et ses implications dans certains problèmes de santé, et Vincent Landry, pour ses travaux sur l’écotourisme au Laos, en Asie du Sud-est.

Pour la catégorie Sciences et génie, le premier prix a été attribué à Josée-Anne Majeau et Jean-Philippe Chenel pour leurs travaux sur les eaux usées. Le deuxième prix a été remis à Simon Guy Rocheleau, pour la conception d’un petit robot tout terrain, qui pourrait figurer parmi les outils envoyés sur Mars pour son exploration. Le troisième prix est revenu à Samuel Bolduc pour ses concepts ingénieux sur la gestion des eaux de pluies.

En ce qui a trait à la catégorie Sciences agroalimentaires et sciences de la santé, trois équipes sont arrivées ex aequo à la première place. Rosemarie Tremblay-Lemay, pour la conception d’un tube fait de cellules de peau pour orienter le rétablissement des nerfs après une coupure. Nicolas Gruyer et Vicky Levesque, pour la conception des bassins filtrants végétalisés, un système ingénieux pour retenir les éléments contenus dans les solutions nutritives utilisées par les agriculteurs et réduire la contamination de la nappe phréatique. Finalement, Sébastien Ronkart, pour son exposition sur les poudres alimentaires. Le prix du public est allé à Nicolas B. Huot et Yann Lamarre. L’objet de leur exposition était l’utilisation de cellules souches embryonnaires dans le cadre de la thérapie cellulaire. Sur les dix prix présentés, sept ont été reçus par des étudiants de l’Université Laval, deux par des étudiants de l’INRS de l’Université du Québec et un par l’étudiant de la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux en Belgique.

Un succès
Le président de l’ÆLIÉS, Jérome Lankaoudé Youmani, s’est montré particulièrement fier de l’édition de cette année: «Outre les retombées en termes de notoriété et de visibilité pour l’Université Laval, nous sommes assez contents de compter deux étudiants venus d’Europe parmi les finalistes.» Il ajoute que cette édition a été une réussite grâce à la qualité des présentations et au nombre de visiteurs. «Quelque 3000 personnes ont visité les kiosques des étudiants en deux jours», renchérit Serge Tchaha, directeur du Lab-oratoire public. Quant aux gagnants, ils sont tous d’accord sur le fait qu’il s’agit d’une belle occasion pour sortir de leurs laboratoires et de partager et communiquer leurs travaux et leur passion avec le public.

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