Si vous vous souvenez de Bobby le diabétique ainsi que de l’histoire du restaurant, voici la suite logique de cette merveilleuse péripétie. Pour tous les nouveaux lecteurs, sachez que la lecture préalable n’est pas primordiale pour comprendre les fondements du prochain sujet. Le meilleur médicament contre le diabète: l’activité physique. Tel que mentionné précédemment, le diabète est une maladie chronique caractérisée par la déficience relative ou absolue de l’insuline menant à une hyperglycémie.

Quand nous bougeons, les muscles ont évidement besoin d’énergie: le glucose. Le pancréas sécrète quotidiennement l’insuline afin de stocker le glucose dans les muscles et dans le foie sous forme inactive: le glycogène. Le pancréas sécrète aussi du glucagon pour rendre disponible cette énergie stockée. Jusqu’ici, tout est beau? Puisque le glucose est notre source d’énergie par excellence, lorsque Bobby consomme sa tarte au sucre, sa glycémie monte «dans le piton» et le pancréas doit fonctionner à fond de train pour sécréter l’insuline. Puisque Bobby est pancréatiquement déficient, son glucose sanguin restera élevé. Si Bobby avait la brillante idée de chausser ses espadrilles et marcher un peu après son dessert, il verrait sa glycémie descendre radicalement vers la normale. Pour quelles raisons? En fait, les cuisses semi-atrophiées de Bobby vont préférer absorber le sucre qui est déjà disponible plutôt que d’impliquer le pancréas dans cette histoire. «N’est-ce pas merveilleux», me direz-vous ! Et ce n’est pas terminé!

Avec un peu d’entraînement, disons que le corps devient intelligent. Depuis deux semaines, Bobby prend la saine habitude de marcher une bonne demi-heure avec sa femme après le souper. Si vous pensez que cette habitude est anodine et sans importance, vous vous trompez largement. La routine de fin de semaine les force à manger de la fondue chinoise et à boire du vin rouge tous les samedis. Stupéfait, Bobby compare ses glycémies avec celles des mois antérieurs et constate qu’elle a significativement diminuée. En fait, pour la même quantité de glucose dans le sang, le pancréas anciennement chétif et fatigué se voit plus efficace. L’insuline stocke plus facilement le glucose. Donc, pour la même quantité d’insuline sécrétée, une plus grande quantité de glucose sera retirée du sang. Le pancréas s’éloigne tranquillement, mais sûrement, du burnout. Autre fait très intéressant, et les recherches l’affirment: l’effet sur l’insuline persiste au moins 48 heures après l’arrêt de l’exercice. Cela veut dire que pour 30 minutes d’activité physique modérée, le pancréas peut se relaxer deux jours. Pour un diabétique de type II, c’est important à savoir.

Quoi qu’on dise, le corps humain est une belle machine. Tous les engrenages sont étroitement liés aux autres: symbiose homéostatique. Alors, si vos oreilles sont vraiment irritées d’entendre parler des 30 minutes d’activité physique par jour, dites-vous que votre pancréas serait vraiment déçu de votre inertie, sachant maintenant que de petits changements peuvent réellement prévenir de grands maux.

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