Un échec qui n’en est pas un

Le marché des téléphones portables est actuellement sous l’emprise de quelques grandes compagnies. Il reste peu de place pour de petites firmes telles que Canonical, qui essaie de faire percer son nouveau système: Ubuntu touch.

Issus de la mouvance du logiciel libre, les systèmes de la famille Ubuntu, mis au point par Canonical, sont de plus en plus populaires. La version pour ordinateur d’Ubuntu est probablement la distribution la plus connue de Linux. Ainsi, après les ordinateurs de bureau et l’informatique en nuage, Canonical désire percer le marché des mobiles et des tablettes. Il est cependant très difficile pour une petite compagnie « marginale » de se tailler une place dans ce marché de géant. C’est pourquoi Canonical a lancé le 22 juillet dernier un projet de financement participatif avec un objectif très ambitieux: obtenir 32 millions de dollars des internautes afin de concevoir son propre cellulaire haut-de-gamme.

Les spécifications prévues ont impressionné plus d’un. En effet, au coût prévu d’environ 700 $, le cellulaire aurait eu 4 GB de mémoire vive, soit 3 de plus que le Iphone 5. 128 GB de mémoire interne était la mémoire prévue, soit le double des 64 GB offerts avec l’Iphone 5 le plus performant vendu par Apple.

De telles performances peuvent sembler à la limite farfelues, mais elles servaient dans le Edge un but très précis: concevoir un hybride entre un ordinateur de bureau et un téléphone cellulaire. Les spécifications du Edge, en particulier au niveau de la mémoire vive, sont en effet comparables à celles de nombreux ordinateurs de bureau.

Cela signifie qu’un propriétaire de Edge aurait pu connecter son téléphone à un écran via un branchement HDMI et avoir directement accès à son ordinateur de bureau. Ainsi, une personne travaillant au bureau avec son Edge branché à un écran, un clavier et une souris pourrait, au moment de quitter, simplement déconnecter son téléphone et immédiatement continuer à travailler directement sur son téléphone.

Le Edge est également remarquable puisqu’il sera possible d’avoir le système Android tout en ayant Ubuntu Touch. Cela donne accès à l’immense choix d’applications offertes sur le Play Store tout en permettant aux consommateurs de conserver leurs achats du Play Store.

Après un mois de sollicitation, Canonical n’avait réussi à amasser «que» 12,8 millions de dollars sur l’objectif de 32. Il s’agit tout de même du plus grand succès de financement participatif en ligne de l’histoire.

De plus, Canonical a pu se faire remarquer par les grands fabricants de téléphone. En effet, que des milliers de personnes soient intéressées à payer environ 700 $ pour un produit qui ne sortira pas avant au moins un an prouve l’intérêt commercial d’Ubuntu Touch.

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