Une soixantaine d’experts de l’ONU se sont réunis la semaine dernière à Vienne pour préparer un rapport de santé publique à la suite de la catastrophe nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi au Japon qui sera remis au printemps prochain.

Fukushima : Le bilan de santé

 

Il y a près d’un an, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi a libéré dans l’environnement des radio-isotopes, des éléments chimiques instables émettant des rayons radioactifs potentiellement dangereux pour l’Homme. « Maintenant, les experts devraient estimer les doses de radioactivité provenant de la centrale nucléaire qui ont été absorbées par la population avoisinante », affirme le professeur Dominic Larivière, expert en radioécologie de l’Université Laval. « On analysera probablement le contenu de l’environnement et de la nourriture des citoyens de la région, en plus d’évaluer les données des suivis médicaux », explique-t-il.

Depuis la catastrophe, l’augmentation du niveau de base de radioactivité est négligeable à l’échelle planétaire. La situation est cependant plus délicate pour les habitants de la préfecture de Fukushima, région plus fortement contaminée par la radioactivité, ce qui pourrait entraîner des problèmes de santé importants.

En effet, les rayons émis par les radio-isotopes relâchés par la centrale de Fukushima Daiichi sont hautement énergétiques. Ces radiations agissent comme des couteaux invisibles qui endommagent la structure du code génétique. « À long terme, le principal effet de la radioactivité, c’est le cancer », souligne Dominic Larivière. « Par contre, les radio-isotopes ont rapidement été dilués à des seuils très faibles, essentiellement dans la direction de l’Océan Pacifique », ajoute-t-il.

« Les habitants à proximité de la centrale ont certainement été exposés à des radio-isotopes, mais le niveau exact d’exposition est difficilement mesurable, surtout pour les éléments à courte durée de vie », affirme le chimiste. L’iode-131, un radio-isotope à courte durée de vie en moyenne 8,02 jours peut entraîner le cancer de la thyroïde chez les habitants qui doivent être suivis de prêt.

D’autres éléments radioactifs à plus longue vie, comme le césium-137, persistent dans l’environnement, ce qui explique le maintien du périmètre d’évacuation de 20 km. « Les éléments à longue durée de vie pourraient encore contaminer la chaîne alimentaire et doivent être surveillés » selon M. Larivière. D’ailleurs, plusieurs produits de la région de Fukushima sont encore sous restrictions commerciales.

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