À la salle de gym, entre le tapis roulant et les haltères, on peut souvent entendre le témoignage d’adeptes du fitness au sujet d’un nouveau procédé de raffermissement du corps et des muscles souvent affiché comme étant révolutionnaire.
Du «shake» tonifiant au programme complet sur DVD, les solutions abondent quand il s’agit de faire de son enveloppe charnelle un pastiche de dieu grec. Cependant, il existe peu de renseignements à propos de leurs effets sur l’organisme.
Prenons l’exemple des ceintures vibrantes, appareils que l’utilisateur peut attacher autour des secteurs ciblés. Les vibrations, auxquelles on attribue entre autres la vertu de tonifier les muscles lors de l’entrainement, de réduire le tour de taille ou raffermir la peau n’ont pas de bienfaits scientifiquement prouvés.
Flou scientifique
Pascale Drolet, résidente en physiatrie à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, explique qu’une «vibration ne peut pas induire une contraction musculaire. Cela ne produit pas de biofeedback, c’est-à-dire de stimulus nerveux nécessaire à la contraction. Un des seuls moyens de solliciter un muscle involontairement chez un patient est l’électromyogramme. On pose une électrode sur le muscle visé et, grâce à un courant électrique, on peut voir si les nerfs sont fonctionnels».
À ce sujet, il existe des appareils qui peuvent stimuler certaines zones musculaires à l’aide de chocs électriques. Et à Pascale Drolet de reprendre: «on a déjà eu un cas où un patient utilisait ce genre d’appareil. Suite à un usage prolongé, son muscle s’est tétanisé, c’est-à-dire qu’il était en constant état de contraction. Il y a donc un danger à utiliser cette approche. Je ne recommanderais pas vraiment d’aller vers cela».
L’utilisation de vibrations aurait également une influence sur la peau. Peu d’études ont été réalisées à ce sujet. Le seul article concernant les effets de produits non invasifs sur la santé de la peau et qui s’approche du sujet concerne les ultrasons. Le traitement de la cellulite par ce procédé s’est répandu au cours des dernières années. Selon l’article paru en mars 2010 dans le Journal of The American Academy of Dermatology, il manque de réelles études poussées qui traitent de l’utilisation des ultrasons.
Crédit photo : Claudy Rivard