À l’ère du développement durable, la chimie détient un rôle majeur dans la protection de notre environnement. Frédéric-Georges Fontaine, professeur agrégé de chimie minérale à l’université, nous fait découvrir la chimie verte.

La chimie se met au vert

 

Impact Campus: Qu’est-ce que la chimie verte et quelles sont ses applications concrètes?

Frédéric-Georges Fontaine: La chimie verte est une philosophie de travail qui consiste à limiter l’impact écologique de la chimie sur l’environnement, particulièrement dans le 
domaine industriel. L’objectif est de générer des produits qui ne polluent pas et de trouver des pratiques qui demandent moins d’énergie. La chimie verte est une chimie d’économie. Son utilisation va réduire la production de déchets et par conséquent, les coûts liés à leur élimination. Les prix des produits deviennent donc avantageux. La chimie verte est ainsi utilisée dans la fabrication de tout produit impliquant la chimie. Le domaine est donc très vaste. La fabrication de détergents sans ammoniaque ou des peintures sans plomb sont des exemples de chimie verte.

 

IC: Il semble y avoir beaucoup d’avantages à faire de la chimie verte, mais existe-t-il des inconvénients? 

FGF:Dans son développement, le rôle de la chimie était d’aider à résoudre des problèmes à court terme, même si à long terme l’impact n’était pas forcément connu. C’est par la suite que des problèmes se sont posés. À titre d’exemple, on peut citer le cas des  chlorofluorocarbures (CFC) qui ont remplacé l’ammoniaque dans les systèmes de réfrigération. Cette découverte était très bien perçue, car contrairement à l’ammoniaque, les CFC, en cas de fuite n’étaient pas toxiques. C’est seulement une dizaine d’années plus tard que l’on s’est aperçu que les CFC avaient des impacts négatifs sur la couche d’ozone. Mais aujourd’hui, les connaissances fondamentales de la chimie ont beaucoup évolué et sont mieux maîtrisées. Les chercheurs sont davantage en mesure d’appréhender les impacts de la chimie sur l’environnement. C’est dans ce contexte de connaissances qu’est développée la 
chimie verte.

 

IC: Où se situent l’Université Laval et le Québec en matière de chimie verte?

FGF:À l’Université Laval, le professeur Thierry Ollevier a mis en place un laboratoire de chimie verte. Un autre de nos collègues, le professeur Mario Leclerc, travaille avec ses étudiants dans la fabrication de piles solaires. Quant à moi, je dispense un cours sur la chimie de l’environnement. Bien que ce ne soit pas tous les groupes qui se spécialisent dans ce type de chimie, c’est une pratique qui commence à se faire naturellement dans le milieu. Au Québec et dans la majorité des pays industrialisés, c’est véritablement l’ensemble de l’industrie qui se dirige vers la chimie verte, car elle est rentable et économique.

Crédit photo : Claudy Rivard

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