Les U.V. sont-ils inoffensifs?

Les salons de bronzage utilisent deux des trois types d’U.V. pour faire brunir la peau, les UV-A et les UV-B. Avec une longueur d’ondes plus courte, les UV-B sont plus énergétiques et ne pénètrent pas au-delà de l’épiderme, couche externe de la peau. Les UV-A, quant à eux, ont une longueur d’onde plus longue. Et ils possèdent une énergie moindre mais pénètrent plus profondément.

À propos de leurs effets potentiels sur l’organisme, le professeur Van Luu-The, explique que «les UV-A peuvent provoquer la formation de radicaux libres dans les cellules de la couche basale de l’épiderme, où la division cellulaire est importante alors même qu’avant on ne le pensait pas vraiment».

Un radical libre est une molécule très réactive qui peut attaquer la structure de l’ADN et causer des mutations. Si une mutation survient dans une région du code génétique qui régule la prolifération d’une cellule, «il s’ensuit alors une croissance incontrôlée, ce qui cause des tumeurs et des cancers», explique le chercheur. Les rayons utilisés dans les salons de bronzage seraient donc nocifs.

Le professeur Van Luu-The souligne que «l’exposition aux U.V. multiplie le risque d’accumulation de mutations». «Nous avons ainsi plus de risques de subir des mutations dans les régions de l’ADN qui contrôlent la croissance cellulaire, donc plus de chances de développer un cancer».

Même si une séance de bronzage en salon comprend une exposition relativement courte, l’intensité des UV-A y est grande, «certains lits peuvent émettre jusqu’à 20 fois les valeurs maximales du soleil», selon l’Organisation Mondiale de la Santé.

Les recherches actuelles doivent donc être approfondies pour permettre de déterminer les réels effets des U.V. sur la peau.  «Étant donné que la longueur d’onde des U.V. dans les salons de bronzage est ajustable, si l’on trouvait une longueur d’onde qui ne cause pas la formation de radicaux libres, il n’y aurait pas de problème», affirme le professeur Van Luu-The.

Ceci est d’ailleurs l’un des arguments de la Société Canadienne du cancer qui souhaite l’adoption d’une loi encadrant le bronzage en salon au Québec. De son côté, l’Association des salons de bronzage du Québec estime qu’il n’y a aucun risque de cancer lié à l’utilisation adéquate leurs services.

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