Peintures, sculptures, et autres objets d’art restent parfois incompréhensibles pour les profanes. Philippe Dubé et son équipe du Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture de l’UL travaillent à créer le musée de l’avenir. Intelligent et intelligible.

Le nerd de service

Peintures, sculptures, et autres objets d’art restent parfois incompréhensibles pour les profanes. Philippe Dubé et son équipe du Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture de l’UL travaillent à créer le musée de l’avenir. Intelligent et intelligible.

Pierre-Louis Curabet

Nous avons tous été traînés, jeunes ou moins jeunes, par nos parents dans des musées de toutes sortes. Pour ma part, alors que j’étais au lycée ( cégep français ), nous avons visité le site archéologique de Knossos sur l’île grecque de Crète. Le sentiment qu’il m’a laissé. 
L’ennui. Juste des bouts de briques parsemés. Heureusement, quelques marchands de bonheur étaient là pour rappeler aux visiteurs que, plusieurs siècles auparavant, s’érigeait ici le palais du roi Minos, fils de Zeus. Autant vous dire que la visite de la demeure royale, sous un soleil matraquant, n’a pas suscité chez moi des émois.

Conscience du travail à effectuer au niveau de la valorisation de nos patrimoines, l’équipe de Philippe Dudé a entrepris de modéliser entièrement en 3D la Chapelle des Ursulines de Québec. « À partir d’une capture 3D, l’objectif est de créer un lieu d’expérience grâce à un scan intelligent de l’endroit », explique Philippe Dubé, directeur du Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture ( LAMIC ). À cette modélisation, s’ajoutent des plans, des photos, ou encore des témoignages pour rendre « intelligente et intelligible » la chapelle. « Il faut faire appel à l’intelligence du visiteur. La chapelle est muette, mais une fois numérisée, elle devient parlante. C’est un support d’information ».

Les musées du futur, entièrement accessibles par internet, ne seraient alors plus des coquilles silencieuses, trop souvent énigmatiques par manque de connaissance. Cependant, l’équipe de Philippe Dubé est loin d’avoir conclu ce projet qui s’annonce « infini ». Le LAMIC n’a ainsi travaillé à la modélisation 3D de la Chapelle des Ursulines que depuis deux étés. Le laboratoire a maintenant un modèle complet du couvent, mais, selon le directeur, « esthétiquement, il ne [ lui ] rend pas hommage ». Reste aussi à « trouver une manière d’inscrire un parcours pour guider le visiteur » et à établir « plusieurs niveaux de lecture », certains visiteurs voulant pousser l’expérience toujours plus loin.

Le roi Minos n’est donc pas près d’accrocher ma curiosité, mais la Chapelle des Ursulines pourra peut-être vous passionner. Pour cela, il suffit de rendre visite à LAMIC cet été pour apercevoir l’avancée de leur projet.

Consulter le magazine