SOPA et PIPA, legislation et black-out

 

Jeudi dernier, les utilisateurs de Wikipédia en langue anglaise se sont retrouvés confrontés à une page noire affichant le message suivant : « Imagine a world without free knowledge ». Ce type de censure, visible aussi sur d’autres sites Internet américains, visait à protester contre les législations SOPA et PIPA.

SOPA ( Stop Online Piracy Act )et son homologue PIPA ( Protect Intellectual Property Act ) sont des lois créés pour enrayer le piratage en ligne de droits d'auteur. Les lois proposées, dans leurs écritures actuelles, permettraient aux fournisseurs d'accès Internet de bloquer n'importe quel site accusé d'afficher, de joindre ou de faciliter du contenu protégé par droits d'auteur. Pour ce faire, SOPA veut permettre aux détenteurs de droits d'auteur de demander des ordonnances aux tribunaux pouvant interdire aux réseaux publicitaires et aux institutions de paiement de faire affaire avec ces sites. Les plaignants pourraient également interdire les moteurs de recherche d'afficher des liens vers les sites prétendument coupables. Comme la section 102 de SOPA le stipule, ces actions devront être posées le plus rapidement possible, et en tous les cas à l'intérieur de cinq jours après la réception de l'ordonnance.

Controverse

Dans une lettre signée par 89 ingénieurs ayant contribués à la création et au maintien de l'Internet, les auteurs s'inquiètent de la portée du projet de loi. D'après les cosignataires, SOPA et PIPA pourraient perturber le fonctionnement même d'Internet, soit le système de noms de domaines ( DNS ). Selon le site CNET, lors de l'audition à la commission des affaires juridiques de la Chambre des représentant du 16 novembre 2011 portant sur SOPA, tous les témoins invités pour discuter de la loi ont affirmé qu'ils n'étaient pas assez compétents pour s'exprimer sur les effets qu'elle pourrait avoir. Malgré cela, la chambre des représentants a décidé d'aller de l'avant avec le projet. Selon le journal The Guardian, une coalition sans précédent d'acteurs importants de la scène technologique s'est formée pour dénoncer ces lois. Parmi ceux-ci, on retrouve entre autres Google, Facebook, Twitter, eBay. À ce jour, le Sénat et la chambre des représentants ont décidé de reporter les votes sur SOPA et PIPA, dû à cette pression.

Dans la lignée de SOPA, le F.B.I. a arrêté les créateurs du site d'échange de fichiers MegaUpload le 19 janvier dernier. Les comptes des 180 millions d'utilisateurs ont été fermés, qu'ils aient été utilisés avec du contenu légal ou non.

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