Au début du mois, trois chercheurs californiens proposaient de taxer les produits trop sucrés au même titre que l’alcool et le tabac. Cette proposition est due aux conséquences et possibles répercussions sur la santé.

Sucrer avec modération pour éviter la taxation?

 

Pour le docteur Jean-Pierre Deprés, professeur au département de médecine sociale et préventive à l’Université Laval, cette question de taxes est très intéressante. Le Directeur de la recherche en cardiologie au Centre de recherche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, explique qu'un tel questionnement permet de réfléchir aux problèmes de bases.

Une mauvaise alimentation additionnée à une sédentarité peut avoir des conséquences négatives sur la santé des populations. « Au Québec entre 500 000 et 600 000 personnes souffrent du diabète de type 2 », explique-t-il. Une augmentation de l’obésité est également constatée au sein de la population mondialement a

Selon le docteur Després le défi est davantage la sensibilisation et l’information des citoyens à un mode de vie sain. Il estime que cette sensibilisation peut se faire dans les écoles, mais que c’est surtout l’exemple des parents qui est important. « Aujourd’hui on voit des jeunes qui s’hydratent uniquement de jus de fruit et de soda. Il faut leur expliquer que c’est mauvais pour la santé », a-t-il déclaré.

Abus et méfaits

De son côté, la nutritionniste Sonia Pomerleau (Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels) trouve un peu exagéré de placer le sucre au même niveau que le tabac. Elle rappelle l’existence de différentes catégories de sucre et leur importance pour la santé. Il y a les glucides complexes que l’on retrouve dans le pain et les pâtes. Les glucides complexes apportent l’énergie nécessaire au fonctionnement du corps et du cerveau. Il y a ensuite le glucide simple, encore appelé le fructose, que l’on retrouve dans les fruits.

« Ce qui devient dommageable pour la santé, c’est de retrouver du fructose dans des aliments qui n’en ont pas besoin comme les gâteaux ou les boissons gazeuses», explique-t-elle. C’est ensuite une surconsommation de ces produits qui entrainent les problèmes d’obésité et de diabète.    

Sonia Pomerleau et Jean-Pierre Després estiment que la proposition de taxer les produits trop sucrés peut être intéressante, mais sous certaines conditions. Il faudrait que l’argent des taxes soit utilisé à bon escient et faciliter l’accès aux aliments sains. « Ce n’est pas normal d’aller au dépanneur et d’obtenir une boisson sucrée à moins d’un dollar, mais d’en payer quinze à l’épicerie en fruits et légumes », conclut Sonia Pomerleau.

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