VIH/SIDA : une protéine pour ralentir la progression de la maladie

Le point sur la recherche

Selon les dernières recherches, une protéine nommée SAMHD1 serait capable de ralentir le VIH dans sa progression vers le SIDA. Présente dans certaines cellules du système immunitaire, cette dernière empêche la reproduction des dNTP, éléments indispensables à sa reproduction.

Alexandra Guellil

Le syndrome de l’immunodéficience acquise ( SIDA ) est un ensemble de symptômes consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire par un rétrovirus. C’est le dernier stade de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine ( VIH ). C’est un virus qui s’attaque aux cellules du système immunitaire et les détruit ou les rend inefficaces. Il possède de nombreux génomes et présente une très grande diversité. Trois types ont été découverts : VIH-1, le plus présent dans le monde, VIH-2, moins contagieux et virulent, et le VIS, contracté chez le singe.

Pendant la transformation ARN-ADN, c’est-à-dire au moment où les propriétés du virus s’inscrivent dans l’ADN, les dNTP, constituants de base de l’ADN, favorisent sa multiplication dans les cellules. Les attaques contre les lymphocytes T4, globules blancs, multiplient et rendent l’organisme incapable de se défendre contre ces pathogènes.

Ralentir la progression du virus

L’étude, publiée par la revue Nature en mai 2011 et reprise par Futura Science en février dernier, fait le point sur une protéine humaine, nommée SAMHD1. Cette dernière est retrouvée dans les cellules de l’immunité macrophages ou dendritiques et pourrait ralentir la contamination des cellules par le VIH-1 en empêchant son évolution.

Le VIH est un virus à l’acide ribonucléique ( ARN ). Pour se multiplier à travers les différentes cellules, il utilise une enzyme appelée rétrotranscriptase. C’est ainsi qu’il parvient à pénétrer dans une cellule pour s’y répliquer, recréer les particules virales et se rassembler au niveau de la membrane de la cellule-hôte avant de s’échapper et d’infecter de nouvelles cellules.

Selon l’étude, la protéine SAMHD1 parviendrait à détruire ces dNTP par une réaction d’hydrolyse en s’attaquant directement aux souches VIH-1 : qu’elle les prive de ses ressources nécessaires et empêche ainsi qu’ils favorisent la multiplication du virus. Nous connaissons peu les conséquences sur l’organisme et les autres cellules de la présence de SAMHD1. Cette dernière pourrait cependant éviter que le VIH se réplique en diminuant les quantités de dNTP. En d’autres termes, si SAMHD1 n’est pas complètement capable d’empêcher la progression du VIH, elle pourrait au moins permettre de le ralentir dans sa progression.

Crédit photo : Wikimedia commons, atropos235, creative commons

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