La situation dans la Capitale Nationale

La région de Québec n’est pas ce que l’on peut appeler une terre d’accueil pour les architectes de golf. La terre de Champlain n’est pas non plus reconnue comme une destination golf, ni au Québec, ni dans l’ensemble du Canada. De plus, les terrains haut de gamme se comptent sur les doigts d’une main. Malgré les deux récentes ouvertures d’envergure que sont le Golf de la Faune et La Tempête, l’avenir de ce sport à Québec n’est pas très rose. De nombreux terrains perdent des membres. Par exemple, dans les cinq dernières années, le Lac St-Joseph, situé en proximité de Québec, a perdu une centaine de membres. Le problème, évoque M. Watson, est qu’ils ne vont pas nécessairement se réabonner ailleurs. L’architecte de Québec s’inquiète également pour la santé du golf en général. «Il y a une chute depuis dix ans. Les jeunes ne se relient pas au golf comme les autres générations.» Cela explique, selon M. Watson, la crainte des promoteurs. Et derrière la crainte des promoteurs se cache le peu de travail pour les architectes. «Il n’y a pas d’argent à Québec pour ça. De plus, il n’y a rien à faire avec la saison.» C’est un autre facteur qui peut expliquer le faible développement golfique de la région. Selon lui, les terrains de golf sont maintenant des entreprises. Qui voudrait d’ailleurs se lancer dans les affaires en sachant que son industrie ne roulera que cinq mois par an ?

Un avenir plus positif
Détenteur d’un baccalauréat en architecture de paysage, les architectes de golf, pour la plupart, «offrent leurs services en aménagement paysager». Ils n’ont pas vraiment le choix d’être polyvalents, «car pour chaque terrain qui ouvrent, dix meurent sur la table à dessins, faute de certificats environnementaux, de financement, de promoteurs, etc». Le président d’APP Inc. admet que «le marché de Québec est pas mal saturé». Bien que la région de la capitale –et toute la planète– soit dans un ralentissement économique, Phil Watson réussit tout de même à entrevoir du positif en établissant une comparaison avec l’industrie du ski. «Il y a vingt ans, le ski s’en allait nulle part, mais c’est revenu. Contrairement au golf, le ski est maintenant accessible aux masses».

Si sur le plan économique, le vieillissement des baby-boomers pourrait s’avérer néfaste, d’un point de vue golfique, ces nouveaux clients pourraient ressourcer les architectes de golf, car clients rime avec nouveaux contrats. «Ces nouveaux retraités vont jouer au golf et ils pourraient être la clientèle qui relancerait l’industrie et créerait l’ouverture.» Présentement dans le creux de la vague, le métier d’architecte semblerait sur le point de reprendre ses gallons. Plusieurs terrains ont fermé leurs portes au Canada et aux Etats-Unis, mais «Québec résiste depuis un certain temps et s’en est tiré. Cependant, ça ne demeure pas impossible qu’à court ou moyen terme, il y ait des fermetures».

Un seul constat peut s’appliquer au portrait global. Le métier d’architecte de golf demeure très contingenté et malgré un possible retour en force, la profession ne saurait accueillir un nombre important de membres étant donné la situation économique et golfique actuelle.

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