Vous avez dit padel ?

Photo: Courtoisie

Reprenant le filet, la balle et le décompte des points du tennis, les murs latéraux du squash, le fronton et la vision du jeu de la pelote basque, ainsi que le service à la cuillère du tennis de table, le padel est un amalgame de différents jeux de raquettes.

Crée officiellement par le Mexicain Henrique Corcuera en 1969, le padel aurait été joué pour la première fois sur…
mer.
En effet, à la fin du XIXe siècle, des compagnies maritimes britanniques proposaient à leur clientèle de pratiquer le tennis sur des terrains réduits et fermés, dû au manque de place sur leurs navires. La première variante du padel était née.

M. Corcuera a par la suite inventé le nom de padel, qui signifie en latin petit objet rond en bois, comme la forme de la raquette, et défini les règles principales. Propageant sa pratique au Mexique, M. Coruera a amené son sport en Europe, en construisant un terrain sur sa propriété espagnole.

Privilège de la bourgeoisie espagnole, le padel s’est rapidement démocratisé, pour littéralement exploser à la fin des années 1970.

Aujourd’hui, le padel est joué par huit millions de personnes dans le monde, dont 5,5 millions rien qu’en Espagne et en Argentine. Célia Forget, 4e avec l’équipe de France aux Championnats du monde de 2008 à Calgary, a l’explication : «C’est un sport qui se pratique plus dans les pays méditerranéens et en Amérique du Sud, car c’est un sport d’extérieur. En France, les clubs se concentrent dans le sud».

La docteure en ethnologie de l’Université Laval a découvert le padel en 2000 à Aix-en-Provence, dans le sud de la France. «Je jouais au tennis, lorsque le club de la ville a installé un court de padel. Comme mon niveau de tennis était assez bon, les responsables du club m’ont demandé de faire découvrir le sport aux autre licenciés».

Aujourd’hui, la France compte 4000 pratiquants et une cinquantaine de courts, se situant tous dans le sud de la France, entre Toulouse et Nice.

Malgré ces chiffres encourageants, Célia Forget est très réaliste quant au gouffre à combler entre les meilleures équipes mondiales et les autres équipes, comme la France. «Comme nous le disions avec les autres joueuses, nous essayons de jouer au padel, alors que les Brésiliennes, les Espagnoles et les Argentines maîtrisent totalement leur sujet. C’est en jouant contre elle et en allant prendre des cours avec elles que nous allons nous améliorer».
Et le Canada ?
Sous l’impulsion de Bill Stamile, qui a découvert ce sport lors d’un voyage en Argentine, la fédération canadienne de padel a été fondée en 1992. Forte de plus de 200 licenciés, elle ne cesse de se développer et d’attirer de nouveaux joueurs.

Mais le public n’a pas l’air de suivre le mouvement et le padel reste encore très confidentiel. «Lors des championnats du monde 2006 en Espagne, il y avait à peu près 5000 personnes qui assistaient à chaque rencontre. À Calgary, il y avait en moyenne deux personnes et une dizaine pour les finales», nous apprend Célia Forget. «Le problème se trouve au niveau de la communication : il n’y avait aucune annonce de la tenue des championnats dans la ville».

Au Québec, le projet de développement du padel commence à poindre à l’horizon. Célia Forget est en contact avec un immigrant espagnol, qui a introduit ce sport à Montréal.

«Je dois le rencontrer pour discuter du sujet avec lui. Ensuite, je vais appeler les clubs de tennis de la région de Québec pour leur demander si c’est possible d’installer un ou deux courts. L’idéal serait d’essayer d’en parler avec l’Université Laval, vu que le Super PEPS est lancé», conclut-elle.
 

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