Jean Gleizes : Tout sacrifier pour un rêve

Par Charles-Antoine Gagnon

Jusqu’où seriez-vous prêts à aller afin de réaliser vos rêves ? En 2011, Jean Gleizes, une jeune sensation française de hockey alors âgée de 12 ans, a quant à lui décidé de quitter son pays natal pour s’installer à Québec avec sa mère. S’il a fait ce sacrifice, c’est qu’il souhaitait se perfectionner dans son sport afin d’éventuellement en faire carrière au niveau professionnel.

Trois ans plus tard, celui qui s’aligne actuellement pour le Blizzard du Séminaire Saint-François dans la Ligue midget AAA considère avoir fait le bon choix. « J’ai toujours voulu être un joueur de hockey. Et je savais que pour moi, la meilleure chose c’était de venir ici. Donc quand on m’a donné le choix de rester en France, ou de venir au Canada, la décision n’a pas été compliquée. »

Une telle décision ne comporte toutefois pas que de bons côtés. « Le revers de la médaille, c’est ma sœur et mon père que j’ai dû laisser en France. J’ai eu la chance d’avoir une mère incroyable qui m’a suivi tout au long de mon parcours. C’est sûr que je dois beaucoup à ma sœur et mon père. Ils ont fait beaucoup de sacrifices pour moi », considère-t-il avec du recul.

C’est d’ailleurs notamment grâce à son père Jean-Pascal Gleizes, ancien gardien de but de hockey professionnel, que son adaptation à son nouveau milieu s’est bien déroulée. « J’ai eu la chance que mon père ait des amis ici. C’est ce qui m’a permis d’évoluer dans la structure de Hockey Québec. »

Débuts fracassants

À son arrivée au Québec, Jean Gleizes a obtenu un essai avec les Gouverneurs de la Rive-Nord, formation de niveau pee-wee AA. Quelques mois plus tard, il aidait cette équipe à remporter la Coupe du monde AA du Tournoi international de Hockey Pee-Wee de Québec, alors qu’elle représentait les petits Remparts, en marquant le but gagnant lors de la grande finale.

Son principal défi dans son adaptation a alors été de passer d’une grande patinoire de grandeur olympique, à une plus petite de grandeur nord-américaine. « Il faut s’habituer. Il faut aller plus vite dans la tête, dans les mains, dans les patins, dans les jambes. Donc c’était une adaptation un peu difficile, mais maintenant c’est fait. »

Il a ensuite poursuivi son ascension avec l’équipe Bantam AA des Gouverneurs de la Rive-Nord. Lors de ses deux saisons avec l’équipe, il a participé à un total de 38 rencontres en saison régulière et 14 autres en séries éliminatoires, marquant 33 buts et amassant 70 points.

Un arrêt à Toronto

À sa première année d’éligibilité au niveau midget AAA, celui ayant vu le jour à Évreux a fait face à un autre obstacle. Un règlement de Hockey Québec l’empêchait de s’aligner pour le Blizzard en début de saison. Il a donc poursuivi sa route vers Toronto où il a évolué pour les Marlboros dont l’entraîneur-chef est Paul Coffey, membre du temple de la renommée du hockey.

Gleizes a tout de même été repêché en deuxième ronde par les Tigres de Victoriaville lors du dernier repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Victime d’une blessure au bas du corps le printemps dernier, il n’a pas eu l’occasion de se faire valoir au dernier camp d’entraînement de l’organisation, mais a été rappelé pour deux parties en septembre.

« C’est sûr que je n’ai pas pu prouver les choses que j’étais capable de faire pendant le camp d’entraînement à cause de ma blessure. Je prends les choses comme elles s’en viennent. Je vais tout faire pour pouvoir remonter avec eux le plus tôt possible. »


 

SUR LES TRACES D’ANTOINE ROUSSEL

Les jeunes joueurs de hockey français peuvent désormais s’inspirer du parcours de leur compatriote Antoine Roussel pour espérer un jour atteindre la Ligue nationale de hockey.

Membre de l’organisation des Stars de Dallas depuis la saison 2012-2013, Roussel représente un modèle pour plusieurs d’entre eux, dont Jean Gleizes. « Antoine Roussel c’est surtout un modèle pour moi pour son comportement et son professionnalisme. Je sais que c’est un gars hyper travaillant avec un caractère énorme. »

Partageant le même agent, les deux joueurs ont également en commun d’avoir évolué pour le club de Rouen en France avant leur arrivée au Québec. Gleizes espère maintenant imiter son modèle en enfilant l’uniforme de son pays à l’occasion de compétitions internationales.

« Pour moi c’est toujours un honneur de représenter l’équipe de France et j’espère avoir la chance d’être appelé au mois d’avril pour le Championnat du monde des moins de 18 ans. »


 

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