Le stage I est le premier d’une série de quatre stages du BÉPEP qui, à raison d’un par année, demandent progressivement à l’étudiant de s’impliquer dans une classe. Si, lors de la dernière de ces visites, l’étudiant finissant a le contrôle d’une classe durant plus de sept semaines, le stage I n’est qu’une familiarisation de dix jours. Avant l’hiver 2009, un chargé de cours accompagnait une douzaine d’étudiants au cours de cette période.
Cependant, pour les stages de la présente session, cette tâche a été transférée des chargés de cours, qui encadraient plus directement les étudiants, à des responsables de formation pratique, autrement dit des professeurs, beaucoup moins nombreux. Cela fait en sorte que chaque professeur doit s’occuper d’un plus grand nombre d’étudiants. Bien que cette modification ne constitue pas un changement majeur, aux dires de la Faculté, il reste qu’elle n’a pas encore été présentée au conseil facultaire, ce qui inquiète le SCCCUL. «C’est utopique de penser qu’on peut avoir les mêmes résultats avec un groupe de 50 [étudiants] et en faisant de la supervision par téléphone», souligne Mireille Boisvert, vice-présidente aux relations de travail du syndicat. Ce changement est perçu comme une perte de revenus et le syndicat indique que des griefs à cet effet ont déjà été officiellement déposés.
Du côté de la Faculté des sciences de l’éducation, Claude Savard, vice-recteur, a tenu à limiter ses commentaires, tout en indiquant que le syndicat «a l’information entre les mains» et que la modification n’avait pas à être approuvée par le conseil de la Faculté. «La direction n’a jamais voulu cacher l’information», se défend-il, précisant qu’il ne s’agissait pas d’une transformation des stages et que les mêmes services seraient offerts, tant par les responsables de formation pratique que par des enseignants des écoles primaires concernées. M. Savard mentionne que toute l’information sera présentée à la prochaine rencontre du conseil facultaire, qui sera une reprise de celle du 26 février dernier, où le quorum n’était pas réuni. Le conseil de la Faculté, composé de professeurs, de chargés de cours et d’étudiants, se réunit trois fois par année et administre la
structure de la Faculé.
Jean-François Tremblay,pré-sident de l’Association des étudiants et des étudiantes en éducation préscolaire et en enseignement primaire (AÉBÉPEP), mentionne que son association n’a pas pris de position officielle : «On comprend les raisons. On comprend que c’est pas l’idéal», explique-t-il en parlant de cette nouvelle façon de faire. M. Tremblay est hésitant quant à savoir si ce changement de garde est la cause d’un certain manque d’encadrement que des étudiants pourraient avoir senti. «On imagine qu’ils vont s’ajuster », ajoute-t-il, en admettant que les étudiants ne passent par le stage I qu’à une seule reprise, ce qui, à venir jusqu’à maintenant, ne favorise pas les comparaisons. Les coupes effectuées dans l’encadrement du stage I, qui demande relativement peu d’implication dans les classes, sont donc jugées acceptables, mais l’AÉBÉPEP tient à ce que la supervision des stages suivants, plus intensifs, reste intacte.