Le groupe a signifié son opposition au projet de loi modifiant la gouvernance des universités. «Cette loi ferait pratiquement passer les conseils d’administration des universités aux mains des firmes privées, dénonce David Clément, l’un des porte-parole de l’ASSÉ. Il faut se libérer de la logique des intérêts privés dans nos services publics.» Selon lui, la crise économique actuelle démontre plus que jamais les failles du système capitaliste. «Il est temps de prendre un cap différent et d’avoir de réels services publics de qualité et accessibles à tous», ajoute M. Clément.
Julien Laflamme, étudiant en communication au Collège Bois-de-Boulogne, s’alarme du fait que les gouvernements n’investissent pas assez en éducation : «Pour offrir des services, il faut des gens éduqués […] Une société ne peut se passer d’éducation.»
Les professeurs grévistes de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) ont rejoint les manifestants après une assemblée générale où 91 % des membres ont appuyé la poursuite du débrayage jusqu’au 6 avril. «Nous nous sentons plus forts avec l’appui des étudiants et des syndicats», explique Anne Élaine Cliche, professeure en études littéraires à l’UQÀM.
Tout comme l’ASSÉ, Jacques Pierre, professeur au Département de sciences des religions de l’UQÀM, dénonce la marchandisation de l’éducation : «On tue la vache au lieu de la traire», s’indigne-il.
L’ASSÉ a fait de la lutte contre la privatisation des services sociaux son principal cheval de bataille cette année. En octobre dernier, l’association a lancé un manifeste intitulé Pour un système public, libérons-nous du privé! qui, à ce jour, a été signé par 1 500 citoyens et 109 groupes communautaires.