En début de saison, les experts du basketball l’attendaient avec impatience. Celle qui fut courtisée par toutes les universités québécoises, et par plusieurs équipes de la ligue universitaire américaine lors de sa dernière année collégiale, avait beaucoup à prouver après trois années époustouflantes avec le Cégep de Ste-Foy. Et elle n’a déçu personne, bien au contraire. Personnellement, sa saison a été magnifique et Chanelle s’en félicite, avec humilité. «Je suis bien contente de recevoir des honneurs. Sans mes coéquipières, je n’en serais pas là. C’est un peu comme une tape dans le dos, après tous les efforts, les entraînements et un peu de sacrifices aussi. Ce n’est pas toujours évident de concilier travail, université et Rouge et Or. Mais récolter des honneurs, ça fait du bien pour tout ce qu’on donne et ce qu’on fait pour notre sport», explique-t-elle.
En dépit d’une belle saison individuelle, Chanelle St-Amour aurait aimé mieux qu’une sixième place au championnat canadien. Ainsi, l’un de ses principaux objectifs pour ses quatre prochaines années au sein du Rouge et Or est de rapporter une médaille du tournoi national, et pourquoi pas, le titre canadien. «Un objectif collectif serait d’accrocher une bannière nationale, parce que des bannières provinciales, on n’en manque pas. Comme on aime dire entre nous, on ne réinventera pas la roue, mais certainement qu’on peut la modifier un peu», ajoute-t-elle avec humour. Pour ce faire, la recrue lavalloise a conscience qu’il va falloir que son équipe hausse son niveau de jeu et qu’elle étoffe son jeu personnel, ainsi que son rôle de meneuse. «Avec ma position viennent d’autres responsabilités, dont celle d’être le meneur de mon équipe. Il faut que je communique pour qu’il y ait une bonne cohésion quand ça va moins bien, il faut que je ramène les filles ensemble. Je dois travailler ma vision périphérique du jeu, mon dribble», analyse-t-elle, avec un recul critique.
Les ambitions de la native de Montréal ne se limitent pas au Rouge et Or. En plus de «donner son 100% à chaque entraînement et de se donner corps et âme pour l’équipe», La Lavalloise avoue sans détour qu’elle vise «l’équipe nationale l’été, puisque l’objectif, c’est d’aller aux Jeux Olympiques de Londres en 2012».
Pousser le basket à Québec
En ce qui a trait à la notoriété du basketball à Québec, qui se situe loin derrière le hockey et le soccer, la garde lavalloise espère que le sport retrouvera ses lettres de noblesse. Elle n’a aucun doute qu’«il y a une certaine culture du basket à Québec», même si «ce n’est pas ancré dans notre culture comme au Etats-Unis». Chanelle affirme même que c’est un objectif avec les filles de son équipe, «de rendre le basket universitaire à Québec, comme c’était il y a quelques années». À cette époque, selon elle, «le Rouge et Or, c’était presque un mode de vie. C’était incroyable, le gym était rempli, presque sold out».
Mais, plus que l’aspect sportif, le côté humain du basketball semble le plus important pour Chanelle St-Amour. «Les filles [du Rouge et Or] sont mes coéquipières, mais avant tout elles sont mes amies. C’est bien beau d’avoir une passion pour un sport, mais ça nous amène aussi beaucoup comme personne.» Cet état d’esprit est particulièrement inculqué aux joueuses par l’entraîneur-chef de l’équipe, Linda Marquis, que l’étudiante-athlète considère comme «extrêmement humaine».
La carrière de Chanelle St-Amour est déjà remplie de plusieurs récompenses individuelles et collectives dont n’importe quelle joueuse se contenterait. Mais la Lavalloise veut au contraire continuer à s’améliorer pour atteindre chacun de ses objectifs personnels.