C’est bien connu : les Québécois se préoccupent beaucoup de la météo et de la température. Ce qui l’est moins par contre, ce sont les possibles raisons qui expliquent ce phénomène.
Croyez-le ou non, mais selon le bilan annuel de l’actualité élaboré par Influence Communication, le poids média de la météo au Québec en 2013 (1,52%) a été plus élevé que celui des nouvelles internationales (0,81%), de la pauvreté (0,13%) et des questions autochtones (0,05%) réunies. Encore plus surprenant, la météo au Québec pour cette même année a été respectivement trois fois et quatre fois plus populaire qu’au Canada (0,51%) et qu’à l’international (0,37%).
L’air de rien, ce souci marqué pour les questions d’ordre météorologiques constitue peut-être un réflexe de survie. En effet, dans son livre Guide de survie des Européens à Montréal, l’auteur Hubert Mansion avance la théorie selon laquelle l’hiver et le froid québécois ne sont pas seulement des inconvénients comme en Europe, mais bien d’authentiques dangers mortels. « On peut périr du froid comme étouffé sous la neige. Le verglas peut paralyser et faire mourir de faim », écrit-il. À noter que la remarque peut tout aussi bien s’appliquer à l’été québécois et à ses humides canicules.
Paradoxalement, la météo peut aussi faire office de bouée de sauvetage à laquelle se rattacher en société. Comme l’explique Sylvie Lacombe à Impact Campus, professeure au Département de sociologie de l’Université Laval, « les gens ont besoin de sujets de conversation sur lesquels leur intégrité ne sera pas mise en jeu ». D’ailleurs, note-t-elle, chaque société possède ces lieux communs « sur lesquels il est possible de se rabattre sans se mettre les pieds dans les plats ou commettre un impair».