Entrevue avec Patrice Michaud : Résonance magnétique

Après Le triangle des Bermudes, paru en 2011, Patrice Michaud nous offre son dernier opus, Le feu de chaque jour, dans les bacs depuis le 4 février dernier.

Noémie Doyon

Le feu de chaque jour, un album comportant douze chansons, a été réalisé en cinq jours de studio avec André Papanicolaou (Vincent Vallières, Pascale Picard Band, Daran). C’est la deuxième fois que Patrice Michaud met ses prises de son sur bande magnétique « Ça donne un son plus roots, un son qui craque ». Le très court temps passé en studio s’explique par des performances enregistrées live qui proposent une atmosphère honnête et qui s’accordent bien avec l’identité même de l’album. « Je ne suis pas rock, je me considère plus rock-n-roll », dit l’artiste pour expliquer la vibe qui diffère de son premier album Le triangle des Bermudes. Pour celui-ci, il saupoudre le tout d’une pincée « américaine » qui vient piquer l’ambiance générale avec des chansons comme  Des cowboys, des indiens  ou Le crash du concorde  (magnifique, d’ailleurs).

Parmi les pièces qui nous enchantent : Mécaniques Générales, pour sa touche de lumière et de spontanéité. La pièce raconte une belle histoire d’amour qui ne mène et ne mènera jamais à rien, une épopée réaliste et quotidienne que presque tous connaissent un peu trop bien. Accompagnée d’accords et d’une mélodie heureuse, la pièce rejette le drame et la mélancolie pour en faire ressortir le feu (eh oui!). Ainsi, Mécaniques Générales, qui propose un son plus pop, introduit parfaitement le deuxième album de Patrice Michaud sans jamais en dire trop. Notons, ici, que son clip comique inspiré du site Internet Awkward Families raconte une tout autre histoire qui, elle aussi, est joyeuse dans son malheur.

Fidèle à son œuvre malgré cela, Patrice Michaud nous rappelle à lui avec La faille de San Andreas, un conte accompagné à la guitare acoustique. D’autant plus que dans les onze autres chansons, il offre la sensibilité qu’il a l’habitude de livrer avec ses paroles romanesques et ses mélodies toujours fluides. En fin de compte, l’album Le feu de chaque jour  (dont le titre est tiré d’une traduction d’Octavio Paz), s’impose par son réalisme sans délaisser l’imaginaire et le frivole.

« C’était plus compliqué au niveau du timing étant donné que ma femme était enceinte et que maintenant on a un bébé d’un mois », répond Patrice quand on le questionne au sujet de la création de son album. Il dit avoir dû, malheureusement, être un papa à temps partiel quelques fois, mais que le possible a été fait pour faire concorder la venue de l’enfant avec celle de l’album. Avouons, de toute façon, qu’il s’agit de deux très belles naissances !

Quoi? Le feu de chaque jour
Qui? Patrice Michaud
Où? Grand Théâtre de Québec (Salle Octave-Cremazie)
Quand? 5 avril

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