François Blais, doyen de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval (FSS), sera candidat pour le Parti libéral dans Charlesbourg. Il se lance en politique, quitte à quitter une faculté où il enseigne depuis 22 ans.
Jean Louis Bordeleau
Pour quelqu’un qui n’a jamais fait de politique active et qui, de surcroît, est établi dans une université prestigieuse, il faut des « éléments » pour se lancer.
« La charte, notamment, m’a choqué », raconte M. Blais. « À la fois la charte et de la manière dont ça a été présenté. » Par ailleurs, il parle d’un « appel d’un chef fédéraliste qui fait un équilibre entre développement économique et justice sociale. »
Son appui au fédéralisme est affirmé. Il le considère comme la forme politique « du 21e siècle, comme avec l’Union européenne. »
Par cette candidature, le PLQ veut ravir cette circonscription à la CAQ. Avant l’équipe de François Legault, Charlesbourg était une circonscription libérale de 2008 à 2012. Toutefois, tous les trois grands partis peuvent aspirer à gagner dans ce comté lors de la présente élection, car une autre professeure de l’Université Laval se présente pour le PQ : Dominique Payette.
Spécialiste du revenu minimum garanti
M. Blais est reconnu comme un spécialiste de la question de l’allocation universelle, aussi appelé revenu minimum garanti ou salaire citoyen. Grosso modo, le concept veut accorder à tous un montant d’argent minimum pour survivre et faciliter les redistributions et transferts de l’État, en plus de contribuer à l’équité sociale.
Pour le concerné, ce n’est pas « le moment d’une bataille personnelle ». De toute façon, il n’est au PLQ que depuis quelques semaines, et la plateforme est déjà complétée.
N’empêche, il trouve bonne l’idée de « moderniser la fiscalité ». Le Québec compte beaucoup de mesures redistributives, notamment l’aide sociale qui, selon M. Blais, est « très imparfaite car elle incite peu les gens à travailler. »
En résumé : « L’idéal, c’est la simplification ».
Un chamboulement dans les sciences sociales
Professeur depuis 1992, M. Blais est depuis 2006 le doyen de la Faculté sciences sociales. Cette faculté comporte cinq départements : anthropologie, économique, relations industrielles, science politique et sociologie. Il y a aussi deux écoles : celle de psychologie et de service social.
Lors de la campagne électorale, M. Blais conserve son statut de professeur avec une clause de « congé sans solde ». S’il est élu, il sera en congé sans solde pour le premier mandat. S’il n’est pas élu, il retournera professeur titulaire.
Deux candidats se disputent le poste vacant de doyen des sciences sociales.
Caroline Sénéchal du département de psychologie est d’abord en lice. Celle-ci accumule 8 ans d’expérience comme vice-doyenne. Elle aspire à « accroître le recrutement et à améliorer le taux de diplomation ». Pour ce faire, elle compte sur la hausse du financement des études doctorales, ce que souhaite d’ailleurs François Blais.
Jean Vézina est l’autre aspirant au titre de doyen. Il est professeur à l’Université Laval depuis 28 ans. Il est lui aussi issu du monde de la psychologie et s’intéresse aux questions qui ont trait au vieillissement. Il souhaite y voir régner une gouvernance « bottom-up ». Il axe son plan d’action vers « l’investissement dans de nouvelles activités de formation. »
Le nouveau doyen sera nommé au plus tard le 21 mai.