Lancement de fusées : le groupe aéronautique de l’Université Laval vise haut

Des étudiants se regroupent chaque semaine dans les confins des sous-sols du pavillon Alexandre-Vachon. Leur objectif : « bidouiller » une fusée qui leur permettra de se faufiler sur les plus hautes marches du podium d’une compétition internationale de lancement de fusées.  

C’est arrivé jeudi soir dernier, à peine cinq minutes après qu’Impact Campus ait fait intrusion dans le petit local du groupe aéronautique de l’Université Laval (GAUL). « Nous allons l’appeler Phénix! », a lancé Andréa, unique représentante de la gent féminine ce soir-là. « Ouais, Phénix », se sont alors exclamés à l’unisson les autres membres. Leur prototype de fusée — celui qu’ils espèrent mettre à l’essai dès la fin du mois de mai — venait officiellement d’être baptisé.

Ce n’est qu’un peu plus tard que Marc-André Gélinas, directeur de projet du GAUL, a expliqué un tel choix de nom. « Comme l’oiseau qui renaît de ses cendres, le GAUL est lui aussi revenu des morts en 2012. En effet, nous l’avons redémarré après plus de deux années d’inactivité », a-t-il expliqué tout en avouant que la proposition à priori spontanée de sa collègue ne l’était pas vraiment. « Disons que nous en avions déjà discuté préalablement! »

Le GAUL?

Le GAUL, c’est un noyau dur d’une dizaine d’étudiants en génie mécanique, physique et électrique auquel viennent se greffer sporadiquement des étudiants d’autres domaines. À raison de quelques heures par semaine, ce joyeux collectif conçoit une fusée qui doit atteindre 10 000 pieds d’altitude. Ni plus ni moins. « Ce n’est pas une mince tâche étant donné… plein de facteurs! », souligne d’ailleurs Marc-André Gélinas.

En plus d’être stable, aérodynamique et résistante, la fusée mise au point par le GAUL doit également être en mesure de revenir en un seul et unique morceau sur la terre ferme. Un aspect avec lequel les membres du GAUL avaient éprouvé quelques ennuis lors de leur dernier lancement effectué au mois d’octobre 2013. « Le parachute ne s’était pas déployé à temps, ce qui avait causé des fissures dans le fuselage. Nous avions été contraints de sortir le duct tape pour réparer le tout », se remémore-t-il.

Le GAUL est séparé en trois équipes distinctes : avionique, aérodynamique et propulsion. Chacune est responsable d’une partie de la conception de la fusée. Après avoir passé plusieurs mois à développer un prototype (Phénix), le GAUL en est actuellement à l’étape de la fabrication. Les essais, indispensables pour obtenir le feu vert du décollage, devraient suivre sous peu.

N’y a-t-il pas des dangers à « jouer » avec des fusées? « Nous sommes très bien encadrés en ce qui a trait à la sécurité, assure Marc-André Gélinas. L’Université et les organisateurs des événements nous fournissent une aide précieuse à ce chapitre. »

Le haut du podium

Bien qu’ils soient relativement nouveaux sur le circuit des lancements de fusée, les GAULois comptent bien s’y illustrer rapidement. En effet, ils entretiennent des « espoirs réalistes de bien faire » dès leur première participation à l’Intercollegiate Rocket Engineering Competition (IREC), une compétition de lancement de fusées regroupant plusieurs pays qui aura lieu en Utah en juin 2014.

« Lors de sa seconde année de participation, l’équipe de Polytechnique s’est classée deuxième. On se dit donc que, malgré notre relative inexpérience, le podium nous est quand même accessible », lance-t-il avec conviction.

Auteur / autrice

  • Maxime Bilodeau

    Journaliste (beaucoup), kinésiologue (un peu) ainsi qu’amateur de sports d’endurance (jamais assez), Maxime œuvre au sein d’Impact Campus depuis 2013. Le journaliste-bénévole qu’il était alors a ensuite dirigé les Sports pour, finalement, aboutir à la tête du pupitre Société, une entité regroupant les sections Sports, Sciences & technologies et International. Celui qu’on appelle affectueusement le « gârs des sports » collabore aussi à diverses publications à titre de pigiste. On peut le lire entre autres dans Vélo Mag, Espaces, et L’actualité.

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