Plus de 3 500 étudiants de l’Université Laval ont profité de la présence de bureaux de vote sur le campus pour faire leur devoir de citoyen. Cette participation a réjoui les organisateurs du scrutin, pour qui cette première constituait néanmoins un véritable défi technique et logistique.
Dominique Lelièvre
@dmnq
Selon les données préliminaires, précisément 3575 étudiants ont exercé leur droit de vote par anticipation dans l’un des trois bureaux aménagés les 28 mars, 1er, 2 et 3 avril dernier sur le campus de l’Université Laval, soit au pavillon Alphonse-Desjardins et dans deux pavillons hors campus.
Sur le territoire de la province de Québec, près de 55 000 étudiants ont voté de cette façon sur un potentiel d’environ 400 000 électeurs dans cette tranche de la population.
Rémy Vaillancourt, directeur de scrutin dans la circonscription de Jean-Talon, tire « un bilan très positif » de cette expérience. Comme il s’agissait d’une nouveauté, il n’avait pas d’attentes quant à l’achalandage, mais affirme que les chiffres sont « très satisfaisants ».
Les étudiants ont particulièrement apprécié la facilité et le gain de temps de cette façon inédite de voter. Ceux qui ne résident pas dans Jean-Talon, ce qui constituait la majorité des cas, ont également pu voter dans leur circonscription d’origine.
C’était la première fois au Québec qu’une telle mesure était mise en place. Le tout a été rendu possible grâce à la modification de la Loi électorale du Québec en avril 2013. Près de 180 établissements d’enseignement ont ainsi accueilli des bureaux de scrutin.
Tout un défi pour les organisateurs
Si pour les étudiants la démarche était simplifiée, la tâche des organisateurs, elle, s’est quelque peu compliquée. Il a fallu adapter les façons de faire, mettre en place de nouveaux bureaux, mobiliser plus d’employés et apprivoiser une nouvelle technologie.
Dans Jean-Talon, M. Vaillancourt était le chef d’orchestre des trois bureaux de scrutin à l’Université Laval, mais aussi de ceux de deux cégeps et d’un centre de formation professionnelle.
Pour la première fois, les listes électorales papier étaient abandonnées au profit d’une solution informatique. « On était branché directement sur le réseau du DGE, ce qui nous permettait d’identifier rapidement par ordinateur si l’électeur était ou non sur la liste électorale », précise M. Vaillancourt.
Cependant, la technologie a fait des siennes, vendredi le 28 mars. Des pannes informatiques se sont déclarées, forçant les préposés à travailler « à l’ancienne » pendant quelques minutes. Heureusement, le directeur de scrutin avait un plan B.
« Pour l’étudiant de l’Université Laval qui devait voter en Gaspésie, lorsque l’ordinateur ne fonctionnait pas, il fallait appeler en Gaspésie pour valider auprès du préposé là-bas son inscription sur la liste et surtout, marquer le vote, pour éviter qu’il y ait des doublons et que des gens puissent voter deux fois », explique-t-il.
Augmenter la participation des jeunes
M. Vaillancourt souligne que la visée principale de cette opération était l’augmentation du taux de participation des jeunes de 18 à 24 ans, lesquelles se rendent moins aux urnes que la moyenne des électeurs.
Pour faire sortir le vote, il a pu compter sur l’aide de plusieurs associations étudiantes, dont la CADEUL. Celle-ci a fait de nombreux rappels dans les médias sociaux et a lancé une campagne d’affichage sur le campus.
La CADEUL a mis de l’avant des enjeux porteurs pour les jeunes tels que la conciliation famille-études, l’accessibilité du transport en commun et l’avenir des universités.
Entre 1985 et 2008, le taux de participation chez les jeunes est passé de 64% à 36%. Lors de l’élection de 2012, ce taux est remonté à 62%, après un printemps tumultueux sur la scène étudiante.