Préparer physiquement une équipe de football n’est pas une mince tâche, surtout lorsque cette dernière aspire aux grands honneurs. Pourtant, c’est ce qu’accomplit Raymond Veillette depuis 14 ans avec le Rouge et Or football.
En bon préparateur physique, Raymond Veillette nous donne rendez-vous dans ses bureaux situés à même la salle d’entraînement réservée aux athlètes du Rouge et Or et d’excellence de la région de Québec. Une fois entrés dans ceux-ci, la très nette impression de pénétrer dans un sanctuaire se dégage. Tout ici semble disposé de manière à rappeler la préparation physique sportive. De l’organisation méticuleuse des dossiers à la disposition irréprochable des objets promotionnels sportifs, rien ne semble s’écarter de ce fil conducteur.
Ça tombe bien, parce que Raymond Veillette carbure littéralement à l’entraînement, et ce depuis bien avant le début de sa collaboration avec le Rouge et or football. « J’ai fait mes débuts au sein du Club d’athlétisme Rouge et Or, avec qui je suis resté de 1988 à 1996, se rappelle-t-il. Lorsque le poste de préparateur physique de l’équipe de football s’est ouvert en 2001, j’ai sauté sur l’occasion ».
Les rouages du Rouge et Or
Le travail de Raymond Veillette auprès des joueurs du Rouge et Or football commence bien avant la tenue du camp d’entraînement estival. « À peine quelques semaines après la fin de la saison précédente, les athlètes commencent déjà à s’entraîner en salle à raison de plusieurs entraînements par semaine. Ils poursuivent ce régime durant tout le printemps et l’été jusqu’aux premiers jours du camp d’entraînement », affirme le préparateur physique.
Contrairement à ce que l’on peut penser, les athlètes de la formation lavalloise ne bénéficient pas d’une préparation physique entièrement personnalisée. En fait, seule leur année d’entrée (1re, 2e, etc.) dans le programme du Rouge et Or est prise en compte dans la prescription des exercices et des charges d’entraînement.
« Tous les joueurs, peu importe leur position, font appel aux mêmes qualités physiques. Seuls les registres de mouvements dans lesquels elles s’expriment diffèrent. C’est pourquoi l’entraînement en salle est standardisé », explique Raymond Veillette, tout en soulignant que des entraîneurs sont affectés au développement des actions spécifiques à chaque position.
Son coffre à outils
De nos jours, la mode en entraînement est aux mouvements « fonctionnels » qui impliquent l’ensemble des chaînes musculaires et qui s’exécutent avec un minimum d’équipement. Haltérophilie, sauts, musculation avec poids libres : tels sont les exercices qui s’inscrivent dans cette tendance et qui sont utilisés dans la préparation physique du Rouge et Or.
« Lorsque bien maîtrisée, l’haltérophilie est excellente pour développer la puissance des membres inférieurs. Mis en contrastes avec des exercices de pliométrie [NDLR Méthode d’entraînement basée sur les sauts et l’explosivité], cela permet d’imiter les sollicitations que connaîtra le joueur en situation de jeu », analyse Raymond Veillette.
Les exercices d’accélération et de développement des capacités cardiovasculaires sont également des outils qui figurent dans le coffre du préparateur physique. « Le but, c’est de faire une bonne analyse des contraintes auxquelles sera soumis le joueur de manière à lui proposer les bons exercices avec le bon dosage », lance celui qui a entre autres travaillé avec la skieuse alpine Mélanie Turgeon et plusieurs joueurs évoluant dans la LNH.
Pas le choix de rester à jour
Le milieu de la préparation physique en est un en pleine effervescence. De l’aveu même de Raymond Veillette, il est difficile d’y suivre tous les nouveaux développements tant c’est un univers qui bouge vite. C’est pourquoi le préparateur physique se fait un point d’honneur de mettre ses connaissances à jour dans le cadre de formations continues.
« Je n’ai pas le choix, avoue-t-il. Si je manque seulement une année [de formation continue], je sens le décalage ». Heureusement, l’administration du Rouge et Or a toujours été compréhensive vis-à-vis de ses activités parallèles. « Ils ont toujours compris que cela leur profitait tôt ou tard. Leur vision en est une avant-gardiste sur ce point », admet-il.