Luc Langevin, illusionniste sortie de nulle part en 2009 avec l’émission Comme par magie et propulsé au statut de vedette était à Québec la semaine dernière. L’ancien étudiant de l’Université Laval en optique et biophotonique a donné une entrevue à Impact Campus.
Mathieu Massé
Luc Langevin nous accueille dans un coin du restaurent du Capitole à la place d’Youville. Apparemment dans un blitz d’entrevue, il se prête au jeu comme un marathonien bien entrainé, répondant aux questions avec une aisance évidente. Il connaît très bien son sujet.
Quand on lui demande de quelle manière son bagage d’étudiant à l’UL le sert dans son métier, il explique d’emblée que la science est une de ses inspirations dans la vie courante. Par exemple, lorsqu’il lit un article, il y trouvera parfois une idée qui déclenchera son processus de création. « Des fois, ça va donner un numéro qui n’utilisera pas nécessairement le phénomène en question, mais ça va m’amener à penser à certaine chose qui vont me faire aboutir à un numéro », illustre l’illusionniste.
Il constate aussi que certains phénomènes physiques sont tellement méconnus que le simple fait d’en faire la démonstration relèvera de la magie pour le public. Il croit également que le contexte scientifique donne plus de crédibilité à sa magie. « Expliquer aux gens, parler du phénomène physique que je m’apprête à donner l’illusion d’enfreindre. Ça donne une nouvelle dimension à la magie. Ça me donne une couleur comme magicien, une présentation plus intéressante que de dire: je mets des gants magiques ou je sors de la poudre magique pour faire opérer la magie », résume-t-il.
Quelle différence entre magie et illusion? Soupir presque imperceptible; il s’est fait poser la question souvent aujourd’hui. « Techniquement la magie c’est tous les phénomènes qui vont à l’encontre des lois de la nature alors qu’un illusionniste donne l’impression d’enfreindre les lois de la nature alors qu’il n’en est rien », affirme Luc Langevin.
Mais en tant que maître des illusions, est-il encore capable de s’émerveiller de la magie comme le petit garçon qui, à six ans, avait découvert cet art dans un party de bureau de son père? Il estime qu’en connaissant les ficelles derrière les tours, ça devient un peu plus compliqué de trouver ça vraiment palpitant. « Je vis l’émerveillement par procuration. Je vois les gens réagir et moi ça me replonge dans l’émotion où j’étais la première fois où j’ai vu ça. »
Luc Langevin travaille en ce moment au tournage d’une nouvelle émission avec d’autres magiciens. Diffusé sur les ondes d’Art TV et de Radio-Canada au printemps prochain, le concept sera pour les magiciens de se faire poser des défis et de tenter de « résoudre » ce problème de magie. « Par exemple, quelqu’un va nous dire : “peux-tu faire un tour de magie sans accessoire?” ou “peux-tu faire un tour de magie à un aveugle?”. Puis on nous voit dans la conception de ces tours-là. »