Keith Kouna adapte une œuvre de Franz Schubert.

Keith Kouna et son invraisemblable actualisation de Schubert

L’auteur-compositeur-interprète québécois Keith Kouna planche actuellement sur un projet plutôt singulier. L’idée lui est venue en écoutant de la musique classique en voiture : revisiter le cycle du Voyage d’hiver de Franz Schubert, en remplaçant les textes originaux par des paroles de son propre cru.

Kouna travaille là-dessus depuis un an et plusieurs mois de travail l’attendent encore avant d’aboutir. «J’ai tout réécrit les textes en gardant la ligne mélodique originale, puis je fais un lifting. Ça va passer du piano-voix et aller vers n’importe quoi, de la batterie, de la guitare… », explique-t-il. Connu pour ses textes décapants, sa voix particulière et son style décalé, il avoue ne pas vouloir pourrir dans son trou et sombrer dans l’immobilisme créatif. «Ça ne me tente pas d’être cantonné dans un style, de faire de la chanson rock jusqu’à soixante ans, trouver ma recette et la mélanger pour faire d’autres tounes. Ça me tente d’aller ailleurs, d’avoir des défis, de me surprendre moi et ceux qui me suivent.»

Plonger ainsi dans une œuvre majeure comme celle de Schubert peut s’avérer être un exercice parfois compliqué. «J’ai eu beaucoup de contraintes liées aux rythmiques musicales et à la rigidité du cadre. Je n’ai pas fait usage de québécismes ; c’est une écriture intemporelle qui peut cadrer avec l’esprit de l’œuvre qui date du XIXe siècle. Ça va être plus onirique. Peut-être pas sur l’acide, mais quand même assez étrange», indique-t-il.

Pour réaliser le projet, il s’entoure de visages connus, dont le pianiste Vincent Gagnon, qui l’accompagnait au piano lors du spectacle au Sacrilège la semaine dernière, et le guitariste Martien Bélanger. Tristan McKenzie sera de retour à la réalisation, après avoir occupé le poste pour le premier album solo de Keith Kouna, Les années monsieur. D’autres collaborateurs s’ajouteront pour compléter la formation. Keith Kouna assure l’écriture et délègue certaines tâches musicales à ses collègues. «J’écris seul. La musique est à deux, trois ou quatre voix. C’est assez complexe, je n’ai pas la connaissance théorique pour développer des harmonies. Je m’entoure de monde solide», confie-t-il.

L’album du projet Schubert devrait être fin prêt pour un lancement en 2011. Dans les prochaines semaines, Keith Kouna laissera de côté la musique classique pour donner quelques spectacles au Québec, dont un dans la capitale, le 24 septembre prochain au Scanner. 

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