Pour la troisième pièce de la saison théâtrale des Treize, 12 comédiens présenteront La Nuit de Valognes d’Éric-Emmanuel Schmitt à l’Amphithéâtre Hydro-Québec du 29 octobre au 2 novembre. Nathalie Fontalvo, metteure en scène, parle d’un véritable « travail participatif »pour ce spectacle.
Dans La Nuit de Valognes, on retrouve Don Juan (oui, le personnage mythique de Molière) enfermé à huis-clos avec cinq de ses anciennes conquêtes. Toutes sont d’accord pour condamner le bourreau des cœurs à épouser sa fiancée actuelle, Angélique. Il accepte contre toute attente. Mais durant ce procès informel, bon nombre de révélations ne manqueront pas de perturber l’événement.
Un classique remis au goût du jour, c’est ce qui a séduit Nathalie Fontalvo en choisissant le premier texte dramaturgique d’Éric-Emmanuel Schmitt. Le thème féministe lui a aussi tout de suite beaucoup plu : « J’aime le fait que ce [soient] des femmes fortes qui prennent le pouvoir pour faire le jugement de Don Juan, méchant avec chacune d’entre elles par le passé. Et malgré cela, on verra que ça ne va pas fonctionner pour plein de raisons. »
Un projet d’envergure pour un huis-clos
Nathalie rêvait de « monter une grosse pièce, accessible, avec beaucoup de comédiens » pour sa première mise en scène. Également étudiante à la maîtrise en littérature et arts de la scène et de l’écran, elle n’a donc pas eu froid aux yeux pour travailler avec 12 acteurs et 8 attachés de production. L’idée était surtout de bien s’entourer : « Les Treize est une pépinière de talents alors plus les projets sont grands, plus il y aura des artistes qui pourront participer. Je crois beaucoup au théâtre en tant que travail collectif », raconte-t-elle. Pendant ses quatre mois de travail avec l’équipe, Nathalie Fontalvo a voulu solliciter autant l’avis de la production que des comédiens pour la mise en scène : « J’aime qu’on pousse mes limites. Cet échange est une grande richesse », souligne-t-elle.
Malgré les difficultés d’organisation, d’écoute et de patience qu’implique le travail avec une aussi grande troupe, Nathalie qualifie leur adaptation de La Nuit de Valognes comme un « gros trip de gang dans un chaos créatif ». L’une des fiertés de la metteure en scène est que la majorité de ses comédiens sont nouveaux dans la troupe des Treize, de quoi découvrir aussi des talents inédits.
Une audace nécessaire pour attirer la curiosité de quelque 200 spectateurs pendant les cinq jours de représentations à l’Amphithéâtre Hydro-Québec, un lieu unique pour les Treize. « C’est le conseil d’administration de la troupe qui nous l’a proposé et on l’a pris volontiers. C’est à la fois fantastique pour le déploiement de la pièce et un gros défi, car on doit remplir en un soir ce que le Théâtre de Poche fait habituellement en plusieurs jours », explique-t-elle.
Un divertissement pour la semaine de relâche
Les relations amoureuses et la diversité sexuelle sont au cœur de cette oeuvre de Schmitt. À travers les traumatismes de chaque personnage, le spectateur se demande comment il se serait reconstruit dans cette situation et si il aurait pris le même chemin qu’eux. « C’est un bon équilibre : la pièce est hilarante, mais fait tout de même réfléchir. Cela reste très léger, l’idéal pour se distraire lors d’une semaine où les étudiants auront besoin de se détendre », glisse la metteure en scène, déjà fière du travail de sa grande troupe.
Quoi : La Nuit de Valognes d’Éric-Emmanuel Schmitt
Qui : Les Treize, mise en scène de Nathalie Fontalvo
Où : Amphithéâtre Hydro-Québec, Pavillon Alphonse Desjardins
Quand : Les 29, 30, 31 octobre et 1er novembre à 20h. Le 2 novembre à 15h.