Alors que l’hiver québécois oscille entre froids polaires et pluies cruelles, les écrans de la province se garnissent de nouvelles productions cinématographiques. Histoire de proposer un remède bienvenu aux citoyens frileux, Impact Campus vous présente une revue de la nouvelle saison cinéma, entre nouveautés alléchantes et offrandes tardives du dernier festival de Cannes.
Parmi celles-ci, deux qui devraient arriver en salles en janvier retiennent particulièrement l’attention. D’abord, le M. Turner de Mike Leigh, cinéaste acclamé aux méthodes iconoclastes qui tourne sans scénario. Ce drame biographique s’attarde aux vingt-cinq dernières années de vie du très prolifique peintre britannique J. M. W. Turner, qui éleva à des hauteurs inégalées l’art du paysage romantique. Le film est, paraît-il, visuellement époustouflant, et la prestation de Timothy Spall en peintre antipathique lui a valu le prix d’interprétation à Cannes.
Foxcatcher, le nouveau film de Bennett Miller (Capote, Moneyball) auquel l’on promet quelques nominations aux Oscars, se fait aussi toujours attendre à Québec. Inspiré d’une tragique histoire vraie, le long-métrage met en vedette un Steve Carell physiquement transformé incarnant John Du Pont, milliardaire mégalomane ayant pris sous son aile le champion olympique de lutte gréco-romaine Mark Schultz (Channing Tatum).
D’autres vestiges cannois devraient aussi prendre l’affiche au Québec au cours des prochains mois. C’est notamment le cas de la Palme d’or, Winter Sleep, du Turc Nuri Bilge Ceylan. Le long-métrage, dont la sortie québécoise est fixée au 16 janvier, a suscité un concert d’éloges, mais aussi plusieurs bâillements : contemplatif, introspectif, long — plus de trois heures ! — et verbeux, le film semble osciller entre génie et ennui. On ne peut certes en dire autant de Wild Tales Relatos Salvajes, film à sketches de l’Argentin Damian Szifron dont plusieurs ont vanté l’humour jouissif et un brin dérangé. Mettant notamment en vedette l’excellent Ricardo Darin (El Chino, Elefante Blanco), proche selon certains du cinéma d’Almodovar, cette comédie déjantée arrivera en salles en mars.
Du côté des productions québécoises, cinéastes confirmés et jeunes prodiges se côtoieront. Fin février, Micheline Lanctôt nous entraînera, avec Autrui, sur les traces d’un sans-abri recueilli par une jeune femme, alors que Rafaël Ouellet, réalisateur de l’austère et magnifique Camion, nous proposera le 20 mars, avec Gurov et Anna, un délire tchékhovien mettant notamment en vedette Sophie Desmarais et Éric Bruneau. Après l’acclamé, mais très gris Tout est parfait, Yves-Christian Fournier fera aussi son retour le 10 avril avec Noir (NWA) qui aborde le destin de jeunes issus d’un quartier défavorisé.
La France nous réserve aussi de belles offrandes, entre films d’auteur — dont La chambre bleue, drame amoureux et policier mettant en vedette le formidable Mathieu Amalric, qui réalise — et grandes productions. Le 6 février, Samba, la nouvelle réalisation d’Éric Toledano et Olivier Nakache — le tandem derrière Intouchables, succès monstre du cinéma français — devrait arriver au Québec. Mettant en vedette Omar Sy, mais aussi Charlotte Gainsbourg et Tahar Rahim, cette comédie promet d’être le feel good movie de l’hiver.
Le 20 février, l’un des plus célèbres héros de l’Hexagone, Astérix, prendra d’assaut les écrans québécois avec Le Domaine des dieux, film d’animation tourné en images de synthèse. Coréalisé par Alexandre Astier, le génial créateur de la série humoristique Kaamelott, ce nouveau chapitre de la franchise est considéré par plusieurs comme la meilleure adaptation des aventures du guerrier gaulois depuis Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002).
Quant aux grandes productions américaines, elles seront légions. Le vénérable Clint Eastwood nous proposera dès le 16 janvier son très dur drame de guerre American Sniper, avec Bradley Cooper. Le nouveau film de J. C. Chandor (All is Lost), A Most Violent Year, avec Oscar Isaac et Jessica Chastain, devrait sortir à Québec le 23 janvier. Une rumeur critique très favorable précède ce drame campé dans un New York rongé par la corruption et la criminalité. Enfin, les super-héros de Marvel reprendront du service dans Avengers : Age of Ultron. En salles le 1er mai, ce divertissement pétaradant et arrivera à point nommé pour célébrer de façon explosive la fin de l’année universitaire.