Pour sa première production de l’hiver, la troupe de théâtre Les Treize de l’Université Laval propose 2h14, une oeuvre du dramaturge québécois David Paquet, lauréat en 2010 du prix du Gouverneur général pour sa pièce Porc-épic. Impact Campus s’est entretenu avec Marie-Ève Chabot-Lortie, metteure en scène passionnée et joyeusement volubile à propos de ce drôle d’objet théâtral.
D’emblée, la jeune femme admet avoir eu un coup de cœur pour le texte de 2h14, une pièce qui offre « quelque chose à défendre et à partager, qui permet de faire réfléchir les gens ». « Six humains qui tentent de trouver leur voie, leur bonheur », et qui « vivent leurs petites tragédies » y racontent leur histoire. La pièce met en scène quatre étudiants, un enseignant et une « femme-hirondelle », personnage mystérieux mais attachant qui « s’exprime en parallèle des autres ». « C’est un peu un chef d’orchestre », souligne la metteure en scène, illustrant ainsi l’importance de cette figure énigmatique qui donne son sens au récit d’ensemble et qui se situe au cœur de la scénographie.
Histoires multiples
Au début de la pièce, « les différents personnages viennent se présenter », tous porteurs de leur propre histoire. Puis, progressivement, l’intrigue se resserre et se dévoile. « On commence dans l’univers du conte et on s’en va vers l’univers du dialogue », précise l’initiatrice du projet. « Il y a une grande rythmique dans le texte, les scènes s’allongent progressivement », ajoute-t-elle, comparant l’œuvre à une danse. « Le texte possède déjà sa dynamique. Nous, on ordonne pour que ça marche », poursuit celle qui a à cœur d’happer les spectateurs et qui leur a concocté « une belle montée dramatique » avec son équipe.
Au-delà des six personnages principaux, on compte pendant l’heure et quart que dure la pièce quelques 70 apparitions secondaires, toutes reposant sur le même sextuor d’acteurs. « Dans les faits, les six comédiens sont toujours sur scène ! », résume Marie-Ève Chabot-Lortie qui salue la rigueur de sa petite troupe, toute dévouée à ce texte « où on rigole, on sourit, on s’attache, on se fait raconter des choses ».
Réelle et un brin surréaliste
La metteure en scène insiste aussi sur la grande actualité de la pièce et sur son ancrage profond dans la vie moderne, telle que vécue par la jeunesse québécoise. « C’est la réalité, c’est notre réalité. Ces gens-là, vous pourriez les croiser dans rue ! », illustre-t-elle, mentionnant toutefois le côté « un peu surréaliste » de la pièce, propre à David Paquet, qui fait de 2h14 une œuvre encore plus captivante.
Fière de son projet, impatiente de le présenter au public, la bachelière en études théâtrales invite les amateurs de théâtre à venir « vivre des émotions en gang, en collectivité ». Elle s’est même permise une petite envolée mi-poétique, mi-cabotine, en fin d’entrevue : « J’aurais peut-être le goût que les gens viennent se réchauffer le cœur avec nous au Théâtre de Poche, sous les couvertes de ce qu’on propose ». Et ce, jusqu’à ce que 2h14 sonne !
Pièce présentée au Théâtre de Poche de l’Université Laval du 11 au 15 février, à 20h, en plus de la représentation de 15h le dimanche 15 février.