La Campagne de revendications et d’actions interuniversitaires pour les étudiants et étudiantes d’éducation en stage (CRAIES), qui regroupe notamment des associations étudiantes de l’Université Laval, se mobilise pour la compensation financière des stages en éducation.
La CRAIES, regroupement créé à l’été 2014, rassemble des organisations étudiantes québécoises représentant les futurs enseignants, enseignantes, éducateurs et éducatrices. Leur principale revendication est « que les stagiaires en éducation reçoivent une compensation financière égale à 330 $, indexée au coût de la vie, par semaine ». Selon Caroline Aubry, présidente de la CADEUL – qui fait partie de la CRAIES – cette somme « permettrait aux stagiaires de subvenir à leurs besoins pendant le stage ».
Ce qui est mis en cause est que « la charge de travail est telle que les étudiants et étudiantes n’ont pas de temps à consacrer à un emploi rémunéré pour subvenir à leurs besoins s’ils veulent s’investir pleinement dans leur milieu de stage ».
Comme le précise Caroline Aubry, « ce qui est gros pour les stagiaires en éducation, c’est le coût d’opportunité. Ils ne peuvent pas travailler pendant la durée du stage, et ils paient quand même les frais de scolarité. Il y en a beaucoup, même, qui ne sont pas admissibles à l’aide financière aux études étant donné qu’ils ne sont pas considérés comme étudiants à temps plein. Ils n’ont donc pas accès à beaucoup de revenus. Ça rend leur situation très précaire. »
Rappelons que les étudiants en éducation doivent réaliser dans leur cursus 4 stages dont le dernier dure trois mois.
Des étudiants concernés
Selon Audrey Bernard, VP externe de l’Association étudiante en enseignement secondaire de l’Université Laval (AÉESUL), « une telle compensation permettrait aux étudiants de ne pas s’endetter ou courir après l’argent à cause du fait qu’on veut bien performer. L’objectif est de pouvoir se consacrer 100 % à son stage, car on n’aurait plus d’inquiétude financière à côté. » L’étudiante rappelle également que le stage est très prenant pour les jeunes enseignants : « On n’a pas le temps de faire quelque chose d’autre. Dans la journée, on est à l’école, le soir dans nos préparations de cours, ou dans nos corrections. »
Anne-Jade Samson, présidente de l’Association étudiante du baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire (AÉBÉPEP), abonde dans le même sens : « Il y a quelques étudiants qui vont travailler en même temps que leur stage, mais souvent ce qu’on va voir, c’est que cela va affecter leur performance au stage ou leur résultat à la fin. »