Les Arshitechs du son (AST) prenaient d’assaut pour la toute première fois les ondes de la radio universitaire le 28 avril 1998. «La station projetait 50 watts de son à l’époque, se souvient Francis Duperron, alias Dup, l’un des membres fondateurs du concept. Louis [co-fondateur des AST] était encore au secondaire. Il préparait des playlists l’après-midi et je passais les chercher avant d’aller à la radio!»
Rapidement, le public a répondu à l’appel. «Le téléphone sonnait pendant les émissions, les gens qui passaient à la station n’en revenaient pas, explique Dup. À la rentrée, cinq mois plus tard, les Arshitechs du son devenaient l’émission numéro un de CHYZ.»
Une situation qui n’a cessé d’évoluer depuis. «Après dix ans de bénévolat, j’ai maintenant ma boîte de production vidéo, les AST du son télé en sont à leur huitième saison sur VOX et les AST du son radio fonctionnent toujours aussi bien», commente l’animateur.
Les Arshitechs du son ont vu défiler des tonnes d’artistes locaux et internationaux qui ont laissé leur marque. «On peut se souvenir de la battle entre le 83 et Limoilou Starz en onde, un événement qui est encore downloadé sur le Web, avance Dup. J’y ai rencontré tous les artistes que j’aimais (IAM, Grand corps malade, etc.). L’émission a aussi constitué une ouverture pour les artistes rap québécois.»
À l’origine de CEA
Et c’est justement sur ces ondes qu’a commencé le collectif rap de la ville de Québec, CEA, qui sera de la multitude d’artistes qui célèbreront la décennie des AST. «C’est la base de CEA les AST, confie Big Lou, de la formation. À la troisième ou quatrième année des AST, tous les membres de CEA, qui étaient alors des artistes solos, s’étaient regroupés pour former la première version de CEA. Et ça nous a donné le goût de continuer ensemble».
Bien établi sur la scène québécoise depuis la sortie de son premier album, C’est ça l’fun, lancé en 2006, la formation s’est transportée en France cet hiver, et même au Sénégal tout récemment. «On a joué quatre soirs devant des foules de 6000 à 8000 personnes, relate le rappeur. C’est assez impressionnant et ça reste une super belle expérience.»
Impossible de savoir à quand ira le second opus. La plupart des membres de CEA bossent actuellement sur des projets solos ou de groupes. «On tente d’explorer des trucs plus pointus, commente Big Lou. L’Oiseau travaille sur une musique rock, indie. Bob Bouchard, Marième et moi on se lance dans un son funk des années 70, plus reggae».
Loin d’eux l’idée de mettre un frein à CEA. «Tout le monde du collectif est impliqué dans les projets, rassure-t-il. Le premier album à pris une vie à faire et on veut s’assurer que le deuxième soit au moins meilleur que le premier!»