Un cabinet néodémocrate fantôme

Vous le savez probablement, le 19 octobre prochain, les Québécois seront invités à voter pour le prochain gouvernement canadien. Si on se fie aux intentions de vote, c’est le NPD qui profitera de nouveau de ce que plusieurs appellent « la sélection naturelle politique ».

Le parti de Thomas Mulcair profite effectivement d’un bon timing. C’est à la suite de plusieurs échecs économiques des conservateurs, notamment sur l’économie pétrolière albertaine, mais aussi de flops médiatiques, que la vague orange s’est mis en branle en Alberta, là où les conservateurs détenaient le pouvoir depuis 43 ans. Au Québec, l’impopularité du Bloc Québécois, qui semble trop se chercher durant les dernières années, a propulsé le Nouveau Parti Démocratique. Encore faut-il vérifier avant de voter pour celui qui saute aux yeux.

L’instabilité politique du parti orange est assez inquiétante. Dans les derniers mois, les nombreuses courses à l’investiture ont mené à beaucoup de changements au sein de l’organisation. Tout récemment, trois députés se sont fait remercier. Tyrone Benskin, Francine Raynault et Marc-André Morin, tous trois députés un peu inconnus ayant surfé sur la vague orange en 2011, ont été expulsés par les militants au cours des dernières semaines.

De plus, plusieurs insatisfactions règnent dans le parti. Comme le rapportait Philippe Tesceira-Lessard, dans La Presse, en février dernier, le NPD n’est pas satisfait du travail de plusieurs de ses députés actuels. On peut parler de José Nunez-Melo ou de Réjean Genest, tous deux en danger de postes. Il faut le dire donc, on sent une grande instabilité au sein de la structure même du cabinet. Un cabinet fantôme, c’est l’expression à la blague que plusieurs journalistes reprennent de plus en plus pour illustrer la perpétuelle rotation de personnel un peu inquiétante.

Reste à savoir si Mulcair et ses troupes sauront provoquer un effet, ou du moins une impression de ralliement dans les prochaines semaines. Car pour l’instant, de par les nombreux mouvements de personnel et le peu de crédibilité qu’ont certains membres de l’organisation, le parti semble profiter d’un simple vote par élimination. Après Harper, dont le temps semble fait, et Trudeau, qui tarde à faire sentir sa présence, il ne reste que Mulcair et sa troupe. Mais encore faut-il que celle-ci soit prête à devenir un véritable gouvernement, solide et uni.

Auteur / autrice

Consulter le magazine