Capsule historique : Adrien Pouliot, pionnier des sciences au Québec

Quand Adrien Pouliot commence à enseigner à l’École de chimie de l’UL, en 1922, la science n’est que très peu développée au Québec. Les scientifiques francophones sont rares, tout comme les enseignants qualifiés. Les autorités religieuses ne désirent pas investir dans le domaine et il en va de même pour les élites. Dans plusieurs collèges classiques – l’équivalent des cégeps –, ce sont des professeurs de philosophie qui enseignent les sciences. La formation se compose alors de dissertations en latin sur des thèmes tels « L’évolution est impossible ».

Le jeune diplômé de Polytechnique et de la Sorbonne entend donc gommer le retard du Québec en la matière. « Nous nous targuons constamment de posséder l’esprit de religion, il faudrait parfois acquérir la religion de l’esprit », pourfend-il.

Ses accomplissements les plus marquants en ce sens, il les fait en tant que doyen de la Faculté des sciences. Il accède à ce poste en 1940 et l’année suivante, il lance l’Université sur la voie des sciences appliquées avec la création d’une École des mines et de la métallurgie. Il chapeaute aussi la fondation des départements de physique, de mathématiques, de génie civil et d’actuariat. Quand son mandat se termine en 1956, la vocation scientifique de l’institution est déjà reconnue à l’international. Autant de raisons qui expliquent qu’on ait donné son nom au pavillon des sciences et génie de l’UL.

Le mathématicien jouit d’une belle réputation qui en fait un conférencier recherché. Toutefois, on lui connait aussi une distraction étonnante. Un jour, il part à Montréal avec sa femme pour donner une conférence. Au retour, il se rend compte qu’il a non seulement oublié sa femme dans la métropole, mais qu’il y a aussi laissé sa voiture.

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

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