Les têtes grises étaient plus nombreuses que les jeunes lors du « 5 à 8 conférence » au Pub universitaire, organisé par la cellule du Parti québécois (PQ) dans la Capitale-Nationale, vendredi 30 octobre. 20 ans plus tard, le PQ appelait ses partisans à se remémorer la frénésie autour du référendum de 1995.
Si on s’en fiait uniquement à la moyenne d’âge des gens présents, on pourrait croire que le mouvement souverainiste appartient à une autre génération. Même s’il y avait foule pour entendre le conférencier invité, l’historien Éric Bédard, les jeunes étaient bien peu nombreux.
D’après le plus récent sondage CROP mené pour la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l’Université Laval, 36 % des Québécois voteraient OUI à l’indépendance de la province, contre 64 % qui s’y opposeraient.
« Il ne faut pas nier qu’il y a beaucoup de têtes blanches, et ça nous dit qu’il faut travailler encore plus. […] Il faut expliquer [aux jeunes] pourquoi l’indépendance est toujours nécessaire aujourd’hui », confesse Nadjim Fréchette, président du Parti québécois de l’Université Laval.
Ces résultats n’éteignent pas pour autant la flamme des jeunes militants présents. Selon Patrick Côté, militant au Bloc québécois (BQ), les jeunes et la relève sont présents pour défendre la cause. Il affirme avoir senti un appui à celle-ci lors de son implication au BQ à la dernière élection fédérale.
Entre souvenir et avenir
20 ans plus tard, le référendum de 1995 reste un souvenir pour les X. Or pour Éric Blouin, vice-président mobilisation de la cellule lavalloise du PQ, le référendum de 1995 est « quelque chose qu’on n’a pas connu », alors qu’il explique n’avoir que deux ans au moment du vote. « On l’a connu à travers l’histoire et la télévision. […] C’est le fun de voir autant de personnes plus âgées nous raconter leur expérience », explique le jeune militant.
Patrick Côté suggère que le débat a avancé depuis 1995 et qu’il appartient maintenant à une nouvelle génération, plus jeune. « Nous aussi on aimerait se prononcer sur cette question », ajoute Nadjim Fréchette. Il précise qu’un tel événement commémoratif permet une rétrospection sur le mouvement indépendantiste qu’il juge nécessaire.
Qu’est-ce que le référendum sur la souveraineté du Québec de 1995 évoque chez les jeunes ?
« Je pense que c’est marquant et qu’il faut en parler dans nos cours d’histoire. » — Claudy, née en 1995
« Si la souveraineté a encore sa place ? Ça reste à voir. Ça dépend quel parti va la reprendre » — Joanie, née en 1995
« Ça a prouvé que le Canada est un État binational et que le statut de minorité du Québec ne lui permettait pas de se développer pleinement » — Charles, né en 1994