Réparer les pots cassés pour l’éducation

Ils étaient quelques dizaines rassemblés à l’atrium du pavillon De Koninck le 15 février. Réunis pour dénoncer les coupures en éducation, les militants ont rédigé des messages qu’ils remettront au nouveau ministre de l’Éducation, Pierre Moreau. Ces messages ont été déposés dans un pot intact… Pour réparer les pots cassés.

Depuis l’automne dernier, la CADEUL et l’ÆLIÉS, conjointement avec plusieurs autres syndicats professionnels et étudiants du campus de l’Université Laval, se serrent les coudes pour dénoncer les coupures budgétaires en éducation.

Tour à tour, les représentants syndicaux et associatifs ont pris la parole pour exemplifier les effets concrets des coupures budgétaires. Tous étaient invités à rédiger un avis au ministre Moreau pour exprimer les dommages réels de la diminution des budgets alloués.

Dans son allocution, le président de la CADEUL, Thierry Bouchard-Vincent, a déploré une fois de plus les baisses de services et la hausse de certains tarifs. Il a donné l’exemple des récentes hausses pour l’obtention de quelques documents administratifs au Bureau du registraire. Thierry a mentionné aussi la baisse de la diversité de formation. Selon lui, les coupures se font sentir dans les possibilités moindres pour les étudiants de suivre un parcours universitaire ponctué par des activités hors classe.

L’offre de cours serait également affectée, selon le président de l’association de premier cycle. Exigeant un réinvestissement en éducation, il critique que la variété de cours offerts diminue en raison de la diminution du nombre de chargés de cours.    

Toutes ces mesures s’inscrivent dans une tendance à l’Université Laval, constate Thierry Bouchard-Vincent. « Un des premiers effets qu’on a vus, ça a été un frein considérable à toutes les initiatives qu’il y a avait. [Plusieurs] comités pour réviser les politiques, avancer des projets », auraient tout simplement disparus.  

« Ce n’est pas juste en ayant un système d’éducation fonctionnel qu’on va avoir un système fiable et efficace pour pouvoir aller chercher tout le potentiel des travailleurs et des étudiants », lance quant à lui le chargé des communications au Syndicat des travailleuses et travailleurs étudiants et postdoctoraux (STEP), anciennement le SA2RE.

Sylvie Morel, professeure en relations industrielles, dénonce le nombre d’étudiants grandissant dans les classes qui ont pour effet, d’après elle, de réduire la qualité de l’enseignement. À titre d’économiste, elle précise que la politique gouvernementale actuelle « ne se défend pas » et qu’il y a d’autres façons de penser l’économie.

Bon timing

Après avoir été à l’écart depuis le remaniement ministériel, le nouveau ministre de l’Éducation, Pierre Moreau, est de retour cette semaine à l’Assemblée nationale. Un timing important, d’après Thierry, pour faire pression sur le gouvernement, surtout depuis les rumeurs de nouvelles compressions dans les universités québécoises et la préparation du prochain budget.

Le chiffre

22 M $ : Effort budgétaire demandé aux facultés et services de l’Université Laval pour l’exercice 2015-2016.

Auteur / autrice

  • Jean-Frédéric Moreau

    L’actualité évolue plus vite qu’il n’est capable de la suivre… Et cela l’ennuie parfois. Certes, ce nouveau diplômé en science politique et philosophie ne manque pas de discuter politique autour d’un breuvage houblonné. Épicurien sur les bords, au caractère rationnel, les questions fusent sur tous les sujets. Il troque désormais son micro (il co-animait L’heure juste sur les ondes de CHYZ 94.3) pour l’énergie de la salle de rédaction d’Impact Campus.

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