Dans la scène effervescente et riche des groupes de rock indépendants montréalais, Plants & Animals réussit le défi proposer une vision artistique assez intègre, tout en réussissant un relatif succès populaire. Après deux EP, leur premier album, intitulé Parc Avenue, est venu montrer toute la fraîcheur et la créativité du groupe. Le deuxième album, La La Land, bien qu’agréable, était une déception par son côté plus linéaire et souffrait de surproduction.
Il arrive parfois, dans la vie, que des éléments favorables se réunissent, laissant présager un résultat intéressant. Lors d’un voyage en France, les membres ont décidé de prendre du temps ensemble pour composer du nouveau répertoire, avant d’entrer en studio. Ils ont aussi pu jouir de l’espace sonore d’un manoir, qui peut s’entendre dans quelques morceaux. Le groupe a aussi profité de l’occasion pour revenir à un son plus organique, en se rapprochant de l’esprit de leurs débuts.
C’est alors qu’arrive un gigantesque « mais », obligé par le goût fade qui reste en bouche. Pour un ensemble de raisons, l’album se révèle une nouvelle déception. Leur effort de composition, loin d’enrichir les pièces, vient plutôt créer des pièces centrées sur la répétition de riffs qui n’aboutissent jamais vraiment. Quelques pièces plus acoustiques mettent de l’avant un style vocal rappelant Bob Dylan, mais manquent l’intensité et l’émotion nécessaire pour justifier un tel manque de justesse. Des pièces comme Crisis! et Runaways viennent donner un peu plus de matière à apprécier mais ne sont pas suffisantes pour sauver un album tiède.
N’allez pas comprendre que The end of that est mauvais et ne vaut pas une écoute. Ce dernier album n’est cependant pas représentatif des possibilités de cette jeune formation.
2,5/5
Hugo Lafleur
Plants & Animals
The end of that
Secret City Records