Nanotechnologies
Alors que certains conçoivent des édifices toujours plus grands, d’autres tâchent de réaliser des structures toujours plus petites. Grâce à la nanotechnologie, les molécules peuvent devenir des matériaux de construction. L’origami ADN, une technique prometteuse, se sert de morceaux d’ADN pour créer toutes sortes de formes.
André-Philippe Drapeau Picard
L’origami ADN est une technique qui consiste à réaliser des formes arbitraires à partir de morceaux d’ADN. Elle a été développée par Paul Rothemund, du California Institute of Technology, et présente de nombreuses applications.
Les propriétés chimiques des molécules qui composent l’ADN sont simples et bien connues. L’on sait que telle pièce se lie à telle autre et, partant de ce principe, on peut arriver à modeler des structures bi ou tridimensionnelles. La technique de Rothemund utilise une longue chaîne d’ADN de virus, facile à se procurer et présentant une structure linéaire et peu complexe, dont on connait exactement la composition. Ensuite, par ordinateur, on localise les endroits précis ou la molécule d’ADN doit être pliée pour arriver à la forme désirée. On synthétise alors de petites pièces qui iront d’elles-mêmes se lier exactement là où on le désire, pour « brocher » le génome viral. C’est de ce pliage que provient le nom original d’origami ADN ( DNA origami ). La première publication de Rothemund sur le sujet, parue en 2006, présentait des images de constructions aux formes diverses qu’il a réalisées. Parmi les plus originales sont, sans doute, la carte du monde, le flocon de neige et le bonhomme sourire. Bien sûr, il n’y a pas que des dessins que l’on peut reproduire avec l’ADN. L’an dernier, par exemple, l’équipe de Hao Yan est arrivé à créer des formes tridimensionnelles fermées. Les applications sont donc multiples, de l’enveloppe dans laquelle on pourrait mettre un médicament qui serait libéré directement dans les cellules, aux processeurs informatiques minuscules et performants, en passant par une règle à mesurer permettant de calibrer des microscopes très puissants.
Crédit photo : Courtoisie, Wikimedia, Thomas H. LaBean et Hao Yan, Creative Commons