Je suis surprise et même choquée que le gouvernement québécois ait aboli la mesure par laquelle les étudiants étrangers payaient le même prix que les étudiants québécois dans les cours de français, car selon moi, ancienne étudiante du programme de français langue étrangère (FLE) de l’Université Laval, cette mesure encourageait les étrangers à venir s’installer au Québec. Ainsi, plusieurs de mes amis sont restés après les cours.
Je suis venue à Québec pour la première fois en 2003. Le froid et la langue étaient les barrières les plus difficiles à surmonter ; j’ai cru que je n’y arriverais pas. je suis donc retournée au Pérou pour continuer mes études et suivre plusieurs cours de français à l’Alliance française, car je me disais que ce serait plus facile pour moi de retourner au Québec avec une meilleure base en français. Un an après, je me suis informée du programme de français offert à l’Université Laval : voilà une belle opportunité d’apprendre le français sans vider toutes les économies de ma famille. Je dois avouer que mon idée n’était pas de rester au Québec parce que je pensais que je n’arriverais jamais à me débrouiller assez bien en français. C’était une erreur : les cours intensifs étaient très inspirants, les activités, les sorties culturelles, tout ce bel amalgame m’a fait tomber en amour avec le Québec et sa langue.
Si le prix avait été aussi élevé à l’époque où je fréquentais ce programme, je n’aurais sûrement pas pu payer mes frais de scolarité et j’aurais sûrement choisi la France ou la Belgique. Heureusement, j’ai choisi le Québec et c’est là que j’ai connu mon mari. Ça fait déjà presque quatre ans de ça. Je vis ma vie paisiblement, je travaille, j’étudie en administration à l’Université Laval, et comme une bonne résidente, je paie mes impôts.
Comme moi, il y a plusieurs personnes qui ont décidé de rester au Québec, car leur français s’est amélioré avec les cours, sinon ils seraient déménagés au Canada anglais puisque l’anglais est une langue beaucoup plus facile et moins chère à apprendre.
Voilà mon expérience dans les cours de français langue seconde, deux sessions que je n’oublierai jamais. J’espère que le ministère de l’Éducation réévaluera sa mesure pour que d’autres étudiants étrangers aient la possibilité de venir apprendre le français à l’Université Laval, connaître la culture d’ici et éventuellement s’installer au Québec comme je l’ai fait.
Lisseth Vanessa Maa Lavado
Étudiante en administration