Raymond Hudon, professeur au département de sciences politiques de l’Université Laval, est l’un des deux commissaires à la délimitation des circonscriptions électorales fédérales au Québec. Sa nomination est annoncée depuis le 23 février dernier.
David Rémillard
Outre Raymond Hudon, l’avocat Michel Doyon, membre du Barreau du Québec depuis 1972, a aussi été nommé commissaire pour la province de Québec par le président de la Chambre des communes, Andrew Shcheer. Honoré de sa nomination, M. Hudon reconnait l’importance du travail qu’il a à accomplir. « C’est fondamentalement important pour la démocratie », a-t-il déclaré à Impact Campus, lundi.
Chaque province a sa commission. Au Québec, Raymond Hudon et Michel Doyon devront faire face à un défi de taille. Il était déjà annoncé depuis l’automne dernier que le Québec aura trois circonscriptions fédérales supplémentaires, passant de 75 à 78. Il leur faudra, en tenant compte d’un certain nombre de critères, conserver l’équilibre entre les circonscriptions du Québec. « Il faut respecter la représentativité des circonscriptions », a rappelé Raymond Hudon. Pour en assurer la représentativité, il faut faire une simple règle de trois. On divise la population par le nombre de circonscriptions, ce qui donne près de 101 000 individus par fief. La marge de manœuvre est plutôt large, à plus ou moins 25%. Mais ce n’est pas que le poids démographique qui importe.
Techniquement, la commission est régie par deux lois : la Loi sur le découpage électoral et la Loi sur les langues officielles. Dans le cas des langues officielles, il faut absolument que les circonscriptions tiennent compte des minorités linguistiques, et s’assurer qu’elles aient un poids dans la balance. « Dans le cas de la circonscription de Hudson par exemple [à la frontière du Québec et de l’Ontario], il y a un noyau fort d’anglophones », explique M. Hudon. « On ne pourrait pas la couper en deux et la diluer ». Par ailleurs, l’exercice auquel participe M. Hudon est obligatoire et doit se faire chaque dix ans, selon la Loi du découpage électoral.
Montréal pourrait bouger
Bien qu’il soit impossible de prédire les changements à venir, Raymond Hudon soupçonne Montréal de faire l’objet de changements, notamment dans la couronne Nord. « La population de la ville de Montréal est stable, mais sa proportion diminue, par rapport à la couronne Nord ». Des villes comme Blainville et Mirabel, par exemple, ont connus d’importants développements démographiques. « La Ville de Québec a connu un boom important également, mais on ne peut pas prédire pour le moment », juge-t-il.
La commission devra préparer un premier rapport. Une fois déposé, des audiences publiques devraient être lancées à l’automne. La population et les élus seront alors consultés. Une fois tout le monde d’accord, le nouveau plan devrait naître en janvier ou février 2013.