Les 2 et 3 mars derniers au Capitole de Québec, Stomp a tenu son pari : rythmer le quotidien d’un public avec ses balais, journaux, sacs de plastique, briquets… de même que sa technique impitoyable.
Perle Fostokjian
Et comme il serait réducteur de ne voir que l’originalité des matières utilisées pour fins percussives, additionnée à l’habileté de haut niveau dont font preuve les huit performeurs de Stomp comme cause de leur succès, j’ajouterais de bon cœur que si ce spectacle lève, c’est surtout grâce à sa sensibilité et sa poésie. Humour, tendresse, ironie, surprise… la troupe capte et garde l’attention; elle happe l’intérêt des spectateurs, qui furent par ailleurs d’une fébrilité étonnante et contagieuse.
Il est vrai qu’il est impressionnant de voir en mouvements et en images une musique purement rythmique, qui cogne sur tout pour créer de l’harmonie. Une conciergerie américaine prend vie, entre poubelles, tuyaux et éviers : les personnages s’amusent avec des éléments scénographiques des plus variés pour combattre on ne sait trop quel ennui, pour agrémenter une routine terne et ordinaire. Et, loin de se contenter de frapper sur bois, métal, peau et plastique, les acolytes courent, dansent, sautent et effectuent des acrobaties afin d’accomplir leur symphonie. Une chorégraphie ficelée et hyperactive.
Pour Stomp, nul besoin de signes « Applaudir » : les clappements de mains venant de la salle sont déjà comptés dans la mise en scène. C’est avec intelligence, aise et fluidité que les artistes ont créé et utilisé, au grand bénéfice de tous, la participation musicale du public, qui ne s’est pas retenu pour lancer quelques légères tentatives de sabotage ! Beaux essais mettant en lumière la solidité et le talent de la troupe. Un plaisir sans anicroche qui nous fait voir les objets autour de nous d’un œil nouveau… Boom shaka-laka-laka Boom shaka-laka-laka!