On l’a connu en 2014 avec sa chanson Mécaniques générales qui avait enflammé les stations de radio. Patrice Michaud nous revient aujourd’hui en force avec son tout nouvel album, mitigé entre l’optimisme et la nostalgie.
Depuis quelques mois déjà, il nous tient par le cœur avec Kamikaze, un décapant titre qui nous laissait espérer le meilleur. L’attente arrive enfin à son terme… et elle n’aura pas été vaine. Le CD à la pochette jaune navigue avec assurance entre les sonorités plus tristes et celles plus explosives.
Toujours dans un folk-rock assumé, Patrice Michaud chante – encore de son timbre aussi bas – le quotidien, dans des défilés de métaphores, d’habiles jeux de mots, qui s’entremêlent et s’enchaînent, pour former un tout cohérent, qui nous en révèle long sur l’amour, son thème de prédilection. Il emprunte entre autres les mots de Ducharme : « car l’amour ce n’est pas quelque chose, c’est quelque part ». Ne reste plus qu’à appuyer sur le détonateur pour se laisser emporter…
De Cherry Blossom à Si près du soleil, les différentes pistes d’Almanach, bien que résolument orthodoxes dans les instruments qui les composent, font preuve d’une intéressante ingéniosité dans l’exploitation des possibles musicaux. Elles varient entre la guitare acoustique (L’anse blanche), la guitare électrique (Cherry Blossom) et le piano (Les terres de la Couronne). On y trouve également des basses et des percussions qui, quoique parfois trop imposantes, rythment avec justesse les mélodies. Cette pluralité participe fortement de la réussite de l’album, en proposant un modèle augmenté des deux précédents opus. On ne peut pas le nier : Patrice Michaud s’améliore d’album en album.
Sur les titres plus entraînants, on perçoit quelques cuivres et bois – trompette, saxophone ténor – qui accompagnent, sans enterrer, la douce voix de l’auteur-compositeur-interprète. Ces choix musicaux impliquent entre autres une collaboration avec Ariane Moffatt, dans la sublime ballade Les terres de la couronne, qui nous ravit le cœur. Ce duo, à première vue insolite, s’harmonise à merveille. On l’écouterait en boucle.
Des onze pistes de son CD, Patrice Michaud en réserve une à son fils, qui récite un message d’amour et d’espoir. On peut critiquer cette divergence quelque peu surprenante, comme l’accueillir avec entrain. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas nier que le message est beau et particulièrement à propos. Heureusement, une dernière piste vient clore l’album et nous fait oublier ce petit aparté.
« La musique a toujours fait du lest dans la valise du corps », dit le musicien. Patrice Michaud nous soulève plus que jamais avec ce nouvel opus. Aucun doute qu’Almanach, qui nous « [traverse] comme la balle dans l’animal », ancrera la carrière musicale de l’artiste.