Pendant que Michel Rivard, Benoît Brière et Stéphane Rousseau disent «phoque» aux coupes du gouvernement conservateur dans les programmes de subvention aux artistes, du côté conservateur, on se défend comme on peut.
Myriam Taschereau, la candidate conservatrice dans Québec, s’en est prise aux médias qui, selon elle, ont déformé ses propos pour faire «vendre du papier». Je rappelle que c’est à Myriam Taschereau que l’on doit la fameuse (l’infâme?) phrase: «[Les artistes] sont gâtés des deux côtés», autant par le fédéral que par le provincial.
À un électeur indigné par ces propos, Mme Taschereau a écrit ceci: «C’est bien dommage que vous croyiez tout ce que les médias colportent. Vous devriez savoir qu’ils ne publie (sic) que ce qui fait vendre leur papier et non pas les propos tenus réellement par les individus. C’est bien malheureux, mais c’est la réalité…» Seul petit hic dans la rhétorique de Mme Taschereau, non seulement ses propos ont été enregistrés par Le Soleil, mais ils ont aussi été captés par une caméra de Radio-Canada. Ils ont bon dos, les méchants médias qui déforment la réalité…
C’est à peu près le même argument qu’avait utilisé Sarah Palin devant la convention républicaine, pour se défendre de toutes les révélations faites par les médias : «J’ai des nouvelles pour tous ces reporters et commentateurs : je ne vais pas à Washington pour bien paraître à leurs yeux», avait-elle tonné dans son discours.
On se souvient que pendant les jours qui ont précédé le discours de Mme Palin, les médias avaient révélé son inexpérience à l’international, la grossesse de sa fille Bristol, le Troopergate, le fait qu’elle ait voulu bannir certains livres des bibliothèques, sa conviction que les États-Unis sont en Irak parce qu’ils sont «en mission pour Dieu», son adhérence au créationnisme…
Les médias faisaient-ils leur travail ou s’acharnaient-ils sur la candidate à la vice-présidence américaine? À vous de voir. Pour paraphraser Matt Damon, je dirais juste ceci: «Je veux vraiment savoir si elle pense que les dinosaures ont disparu il y a 4000 ans. Je veux le savoir, comme je veux savoir si elle a banni des livres ou essayé de le faire. Je veux le savoir parce qu’elle va avoir en main les codes nucléaires».
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos coupes en culture. Rivard, Brière et Rousseau protestent en utilisant l’humour dans un vidéo. On rit en passant de quiproquo en quiproquo dans cette vidéo intitulée Culture en péril, que vous pouvez trouver sans peine sur YouTube. Une vidéo rapidement devenue virale qui a ramené le débat sur les subventions en art au devant de la scène.
L’humour comme arme pour défendre l’art. C’est une belle image, vous ne trouvez pas? Il y a une autre arme, encore plus puissante. Il ne tient qu’à vous de vous en servir le 14 octobre.