D’un extrême à l’autre
Damien Robitaille avait charmé le public avec ses albums Homme autonome et Omniprésent. Avec Univers parallèles, son quatrième opus, l’artiste sort légèrement du cadre auquel il nous avait habitués. Une expérience tantôt réussie, tantôt plus laborieuse.
Les textes de l’artiste franco-ontarien nous laissent parfois sur notre appétit. L’utilisation de rimes plates devient rapidement lassante. Ce processus amène souvent des rimes faibles et prévisibles, tuant par le fait même le charme de quelques pièces prometteuses. Le meilleur exemple de ce phénomène est perceptible avec Sortie de secours, alors que le choix des mots n’est pas toujours juste. L’auteur nous donne l’impression d’utiliser certains termes moins forts uniquement dans le souci de respecter la structure qu’il utilise tout au long du disque.
Il faut par contre souligner quelques pistes sortant du lot par la qualité de leur texte. Par exemple, Chance en or offre un texte sensible qui permet d’entrer dans l’univers de l’artiste. Même chose pour Le fleuve, pièce phare de l’album. Avec une utilisation audacieuse du chœur lors du refrain, Robitaille explore un sujet profond avec délicatesse et brio.
Une progression salvatrice
Outre Le fleuve, la première moitié de l’album est assez déstabilisante. Elle est composée des quatre pistes les plus faibles de l’artiste, pouvant provoquer une envie d’arrêter de l’écouter. C’est à ce moment qu’arrive S.O.S qui agit un peu comme un baume pour les désagréments provoqués par l’écoute de Sortie de secours. Dès cet instant, le Franco-Ontarien offre uniquement des propositions de qualité, tant en ce qui a trait au texte, que de la musique et même du rythme.
À cet effet, le morceau Ennemi imaginaire vient réveiller le guerrier intérieur caché au plus profond de nous. Le rythme effréné présenté au début de la pièce nous donne envie de nous déhancher et a un effet motivant. Une chanson parfaite à inclure dans une liste de lecture destinée à l’entraînement.
Il faut par contre avouer que l’exercice rythmique présent tout au long du disque peut s’avérer un peu redondant dans les premières pièces de l’album, alors que même dans les pistes plus lentes le même rythme est utilisé.
Une naïveté contagieuse
L’ambiance musicale proposée par le chanteur est d’une naïveté qui fait du bien. La plupart des pièces ont une trame sonore à faire sourire le plus frigide des auditeurs. À cet effet, le morceau Univers parallèle nous charme dès les premières notes. On aurait aimé que cette musique soit mise un peu plus en avant-scène lors de la réalisation de l’album, alors que bien souvent la batterie et les autres instruments rythmiques couvrent tout le reste.
Même s’il est moins remarquable que les opus précédents de l’artiste, Univers parallèles propose quelques belles propositions. Si quelques pièces frôlent l’insignifiance, la deuxième moitié de l’album est composée de morceaux variés qui méritent réellement l’écoute. Il s’agit donc d’un disque honnête dont l’ordre des morceaux vient légèrement nuire à l’écoute.