Les Ballets Jazz de Montréal (BJM) ont présenté un spectacle où le rythme effréné des chorégraphies a emporté l’audience dans un portrait critique de notre monde moderne mercredi soir au Grand Théâtre de Québec. Trois pièces ont transporté les spectateurs dans des univers bien distincts où la maîtrise technique se conjuguait à une recherche artistique impressionnante.
Présentement en tournée internationale, les BJM ont profité de cette halte pour présenter trois chorégraphies de leur répertoire. Avec des styles très différents, les pièces ont créé des univers particuliers et porteurs de messages. Ces chorégraphies sont de véritables critiques dansées du monde qui nous entoure.
Rouge
La première pièce mettait sur scène les 12 danseurs de la compagnie, dont trois jeunes diplômés de l’École Supérieure de Ballet du Québec. Véritable escalade de vitesse des mouvements, la pièce est décrite par les BJM comme une « ode à la résilience, un hommage discret aux peuples autochtones et à leur legs musical et culturel ».
Dans cette chorégraphie créée par Rodrigo Pederneiras, les danseurs se sont livrés à corps éperdus dans une gestuelle saccadée, brute et forte. Le tout était soutenu par une musique influencée par les rythmes traditionnels amérindiens, avec des chants gutturaux et des sons de la nature.
Mono Lisa
La seconde pièce constituait un duo créé par Itzik Galili spécialement pour la danseuse principale de la compagnie, Céline Cassone. La chorégraphie mettait principalement en valeur la souplesse extrême de la ballerine qui était accompagnée par le premier danseur des BJM, Alexander Hille. Avec une gestuelle fluide et parfaitement coordonnée, c’est une prestation presque acrobatique qui est présentée sur une trame sonore cadencée construite à partir des bruits produits par une machine à écrire.
Dans ce pas de deux qui défie la gravité et les limites du corps humain, les danseurs évoluent dans un détachement provocant et ressemblant à un jeu. La maîtrise parfaite de la gestuelle et la virtuosité du duo est mise en valeur par la chorégraphie.
Kosmos
La dernière pièce présentée est une création du chorégraphe Andonis Foniadakis. Cette pièce est particulière par ses effets de lumière qui viennent créer des illusions confondant les spectateurs. L’éclairage rend d’ailleurs la fin de la chorégraphie spectaculaire : les danseurs, dans leur plus simple appareil, évoluent sur une scène parsemée de petites vagues de lumières permettant essentiellement de distinguer les formes que crée l’ensemble des corps.
La pièce est inspirée de la frénésie des gens dans une ville, de l’agitation et du tourbillon urbain. Dans son texte de présentation du programme, le chorégraphe explique qu’il « cherche à trouver un contre poids, à dégager une beauté et à traduire ce mouvement dans une danse qui se veut un moment rassembleur, jouissif et libérateur ». La chorégraphie semble être une critique de la vie de la société moderne, mais propose une échappatoire pour libérer les tensions.
La coordination parfaite, la maîtrise technique et la virtuosité sont frappantes dans cette pièce, mais c’est surtout l’émotion dégagée par les danseurs qui est particulièrement touchante.
Les Ballets Jazz de Montréal présenteront plusieurs pièces de leur répertoire de la saison 2016-2017 au Canada et aux États-Unis au cours du mois d’avril. La compagnie entamera ensuite son processus de création de chorégraphies pour la prochaine saison.